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nuage ou brouillard, jusqu’à ce que, deux heures après l’aube, le soleil étant déjà haut, le nuage se dissipe, et l’eau cesse de tomber ; et dans cet intervalle de temps qui peut être de quatre heures, un peu plus ou un peu moins, il s’amasse au pied de l’arbre, dans un bassin on réservoir creusé de main d’homme toute l’eau nécessaire à la consommation des habitans, de leurs troupeaux et de leurs bêtes de somme. L’eau qui tombe ainsi est excellente au goût et très saine. »

Gomara est beaucoup plus bref, mais ce qu’il dit s’accorde au fond avec le récit d’Oviedo. Voici comment il s’exprime sur ce sujet dans l’avant-dernier chapitre de son Histoire générale.

« En cette île (l’île de Fer), on n’a d’autre eau que celle qui dégoutte d’un arbre lorsqu’il est couvert de brouillard, et il est ainsi couvert tous les matins ; étrange merveille de nature ! »

Ce que Sparke apprit à Ténériffe revient encore au même. « Il y a, dit-il, dans une de ces îles, nommée l’île de Fer, un arbre qui, d’après ce que j’entendis alors conter, pleut continuellement ; et l’eau qui en dégoutte doit suffire aux besoins des habitans et de leurs animaux, puisque dans toute l’île il n’y pas d’autre eau que celle-là. » Ce fait est, pour l’honnête marin, une occasion d’admirer les voies merveilleuses de la Providence, mais non un sujet de douter, « car, ajoute-t-il, nous retrouvâmes en Guinée de ces grands arbres dont l’eau tombe incessamment, quoiqu’en moins grande abondance, mais cela tient sans doute à ce que leurs feuilles sont moins larges, étant semblables aux feuilles du poirier. »

A la manière dont s’exprime Gomara, on doit croire qu’il n’avait pas observé directement le phénomène et cela est certain pour Sparke et Oviedo. Le dernier n’avait jamais vu que de loin l’île de Fer. « Cependant, dit-il, comme Pline n’a pas parlé en termes assez clairs de la merveille qu’offre cette île, et que le fait, aujourd’hui très célèbre, mérite d’être bien connu, je rapporterai ce que j’en ai appris de personnes respectables. »

Accoutumé à décrire les objets qu’il a eus sous les yeux, ou les évènemens auxquels il a pris part le vieux soldat, lorsqu’il lui arrive, comme dans ce cas, de parler sur la foi d’autrui, perd sa naïveté habituelle. Il est incapable de mentir, de rien ajouter à ce qui lui a été conté, mais il ne veut pas que le récit perde en passant