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Le droit de grâce n’était pas plus accordé au Président d’Haïti dans la constitution de 1816 que dans celle de 1806, comme le Sénat l’avait fait observer à Pétion, dans ses Remontrances de 1808 ; mais l’usage que ce dernier en avait fait fut sanctionné par l’approbation populaire, en tout temps. Qui eût voulu contester à Pétion mourant, ce bel attribut de l’autorité supérieure, lorsqu’il gracia le soldat du 14{{e}} régiment condamné à mort ? À son avènement, Boyer pouvait donc imiter sa conduite : un tel acte est toujours de bon augure pour l’administration d’un chef de gouvernement.
Le droit de ''grâce'' n’était pas plus accordé au Président d’Haïti dans la constitution de 1816 que dans celle de 1806, comme le Sénat l’avait fait observer à Pétion, dans ses Remontrances de 1808 ; mais l’usage que ce dernier en avait fait fut sanctionné par l’approbation populaire, en tout temps. Qui eût voulu contester à Pétion mourant, ce bel attribut de l’autorité supérieure, lorsqu’il gracia le soldat du 14{{e}} régiment condamné à mort ? À son avènement, Boyer pouvait donc imiter sa conduite : un tel acte est toujours de bon augure pour l’administration d’un chef de gouvernement.


Un ordre du jour, du 3 avril, prévint l’armée qu’elle serait passée en revue, dans toute la République, pour recevoir un mois de solde le 9.
Un ordre du jour, du 3 avril, prévint l’armée qu’elle serait passée en revue, dans toute la République, pour recevoir un mois de solde le 9.


Il y avait peu de fonds dans les diverses caisses du trésor national ; mais, décidé à renouveler souvent de pareils ordres du jour et à faire jouir les fonctionnaires publics de leurs appointemens, le président dessina son administration dès ce moment, en enjoignant au secrétaire d’État de contraindre immédiatement les débiteurs du trésor à solder leurs comptes. Au Port-au-Prince, des négocians étrangers et nationaux étaient dans ce cas ; ils avaient mésusé de la bonté de Pétion à leur égard, en prorogeant incessamment les délais qu’il leur fit accorder pour faciliter leurs transactions. Le caractère de son successeur, connu de tous, et quelques paroles sévères qu’il prononça à cette occasion, imposèrent tellement, qu’en peu de jours presque tous les débiteurs s’étaient exécutés<ref name=p363> Cette mesure fut cause, en partie, de la déconfiture de Samuel Dawson, négociant</ref>
Il y avait peu de fonds dans les diverses caisses du trésor national ; mais, décidé à renouveler souvent de pareils ordres du jour et à faire jouir les fonctionnaires publics de leurs appointemens, le président dessina son administration dès ce moment, en enjoignant au secrétaire d’État de contraindre immédiatement les débiteurs du trésor à solder leurs comptes. Au Port-au-Prince, des négocians étrangers et nationaux étaient dans ce cas ; ils avaient mésusé de la bonté de Pétion à leur égard, en prorogeant incessamment les délais qu’il leur fit accorder pour faciliter leurs transactions. Le caractère de son successeur, connu de tous, et quelques paroles sévères qu’il prononça à cette occasion, imposèrent tellement, qu’en peu de jours presque tous les débiteurs s’étaient exécutés<ref name=p363> Cette mesure fut cause, en partie, de la déconfiture de Samuel Dawson, négociant</ref>
</ref>. Aussi, dès le mois d’août suivant, il n’y avait<ref follow=p362> lui, des faits de l’ex-président. Secrétaire d’État de la Justice, j’éclairai le gouvernement sur cette étrange réclamation et la lis rejeter, par la connaissance que j’avais de toutes les phases de cette affaire : mon rapport fut publié.</ref>
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Version du 23 janvier 2017 à 03:22

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Le droit de grâce n’était pas plus accordé au Président d’Haïti dans la constitution de 1816 que dans celle de 1806, comme le Sénat l’avait fait observer à Pétion, dans ses Remontrances de 1808 ; mais l’usage que ce dernier en avait fait fut sanctionné par l’approbation populaire, en tout temps. Qui eût voulu contester à Pétion mourant, ce bel attribut de l’autorité supérieure, lorsqu’il gracia le soldat du 14e régiment condamné à mort ? À son avènement, Boyer pouvait donc imiter sa conduite : un tel acte est toujours de bon augure pour l’administration d’un chef de gouvernement.

Un ordre du jour, du 3 avril, prévint l’armée qu’elle serait passée en revue, dans toute la République, pour recevoir un mois de solde le 9.

Il y avait peu de fonds dans les diverses caisses du trésor national ; mais, décidé à renouveler souvent de pareils ordres du jour et à faire jouir les fonctionnaires publics de leurs appointemens, le président dessina son administration dès ce moment, en enjoignant au secrétaire d’État de contraindre immédiatement les débiteurs du trésor à solder leurs comptes. Au Port-au-Prince, des négocians étrangers et nationaux étaient dans ce cas ; ils avaient mésusé de la bonté de Pétion à leur égard, en prorogeant incessamment les délais qu’il leur fit accorder pour faciliter leurs transactions. Le caractère de son successeur, connu de tous, et quelques paroles sévères qu’il prononça à cette occasion, imposèrent tellement, qu’en peu de jours presque tous les débiteurs s’étaient exécutés[1] </ref>. Aussi, dès le mois d’août suivant, il n’y avait

    lui, des faits de l’ex-président. Secrétaire d’État de la Justice, j’éclairai le gouvernement sur cette étrange réclamation et la fis rejeter, par la connaissance que j’avais de toutes les phases de cette affaire : mon rapport fut publié.

  1. Cette mesure fut cause, en partie, de la déconfiture de Samuel Dawson, négociant