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Version du 26 janvier 2017 à 10:13
Mme Plessy, et celui de Raoul de Morière à M. Bressant. Jamais peut-être ces deux excellens acteurs n’ont eu meilleure occasion de déployer toutes les ressources de leur brillant talent. Entre Mme Plessy et M. Bressant, c’est une lutte de perfection, une joute de finesse et de bien dire, dont l’art et le public ont les profits. Tout est rendu, détaillé ; pas une des intentions de l’auteur n’échappe au public, et Dieu sait si la pièce abonde en demi-mots fins, en situations délicates, qui exigent une interprétation exquise. Le troisième rôle, celui de M. de Brion-Sauvigny, est rendu avec vivacité et entrain par M. Mirecourt, qui est toujours le bon comédien que chacun connaît.
De tous points, le succès a été complet, pour l’auteur, pour les acteurs
et pour le théâtre. Nous ne pouvons exprimer tout le plaisir que nous
avons ressenti à voir le public accueillir ainsi dans la même soirée deux
œuvres qui méritent si bien la faveur dont on les a honorées, le Cas de Conscience
et la Ciguë. Ces deux pièces et Mlle de la Seigliére, voilà la saine et
bonne littérature dramatique, voilà les comédies que l’on aime à voir au
Théâtre-Français. En France, on a pour le théâtre un goût passionné ; si on
écoute avec patience toutes les rapsodies qu’on débite chaque soir sur tant
de scènes, c’est qu’on n’a rien de mieux ; à défaut de grives, nous mangeons
des merles, comme on dit ; mais que les maîtres sortent de leur silence et
apparaissent avec une de ces œuvres qui font époque, et tous les comparses
qui occupent la scène seront vite abandonnés. Le succès de M. Feuillet
prouve que l’on aime toujours en France les belles choses écrites en belle
langue, délicatement pensées et finement rendues.
louis buloz.
À la fin de chaque année, on voit apparaître certains livres imprimés avec luxe et décorés d’illustrations nombreuses, qui sont destinés, au dire de leurs auteurs, à vulgariser les principes des sciences. Ces ouvrages n’ont eu longtemps que des prétentions modestes:amuser était leur but. Au lieu de récréer les enfans, voire les adultes, au moyen de contes et de fictions, ne vaut-il pas mieux, disait-on, leur offrir les images des grands phénomènes de la nature ? Jusque-là il n’y avait pas d’objection sérieuse à émettre, si ce n’est qu’on eût pu désirer en quelques-uns de ces livres un choix meilleur d’illustrations et un soin plus scrupuleux à se préserver de l’erreur. Enfin un jouet ne saurait être parfait; contentons-nous du moins qu’il ne soit pas dangereux. D’autres œuvres de même espèce, productions moins hâtives, reçurent à bon droit l’approbation des savans. Le point important