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XVI

SPORTS OFFICIELS



J’eus tort parce que l’organisation officielle ne pouvait pas réussir et que la nôtre par contre était en bonne voie et bien conçue. La meilleure preuve de sa supériorité est que l’administration de l’Exposition devait finalement s’y rallier et la calquer, au mépris des déclarations tant de fois répétées[1]. Mais en même temps que le groupe actif de nos adversaires s’était efforcé de porter le désarroi dans nos rangs, il n’avait pas manqué de s’escrimer auprès de qui de droit pour que l’on mît sur pied des comités officiels. Les membres de ces comités furent enfin désignés. Il aurait dû y avoir là de quoi satisfaire toutes les ambitions car ce furent des commissions et des sous-commissions sans fin. À la tête de l’ensemble fut placé M. Daniel Mérillon, ancien député, magistrat, président de l’Union des Sociétés de tir. Sa bonne volonté et son intelligence allaient se dévouer à l’œuvre qui lui était confiée mais dont le succès se trouvait compromis d’avance par les conditions même dans lesquelles elle devait s’accomplir.

On en eut tout de suite le sentiment à l’étranger d’où vinrent des protestations assez nombreuses et énergiques. Mais, ainsi que je l’ai dit, je ne me sentais point disposé à entamer une lutte nouvelle et je m’employai à rallier, autant que je le pouvais, tous les efforts autour de M. Mérillon. Le 24 avril, nous communiquions à quelques journaux une lettre datée de la veille, adressée par moi à Charles de La Rochefoucauld et dont nous avions

  1. Le règlement général des « Concours d’Exercices physiques et de Sports » (ridicule pléonasme auquel s’obstinait le Commissariat général), en date du 7 janvier 1899, avait stipulé formellement que « les jeux athlétiques, gymnastique et escrime » auraient lieu « dans la région du lac Daumesnil, à Vincennes » ; que les sports nautiques « se tiendraient » dans cette même région ; « les concours de sports hippiques » à l’Hippodrome municipal de Vincennes et les courses vélocipédiques, au Vélodrome municipal de Vincennes Ce qui n’empêcha pas l’administration de l’Exposition de recourir, au dernier moment, au système de l’éparpillement et de faire appel aux sociétés, les priant de prêter leurs terrains.