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plus que d’entrée lorsqu’ils arrivent à Québec, à la réserve du tabac de Brézil, qui paie cinq
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sols par livre, c’est-à-dire qu’un rouleau de quatre cents livres pesant doit cent francs d’entrée
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au bureau des fermiers<ref>Ces fermiers étaient des commerçants qui versaient au roi une somme annuelle pour avoir en main le commerce du Canada.</ref>{{corr||.}} Les autres marchandises ne paient rien. La plupart des vaisseaux qui vont, chargés, en Canada s’en retournent à vide à la Rochelle ou ailleurs. Quelques-uns

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CHAPITRE III


1684-1720


Commerce du Canada avec la France. — Marchands détailleurs. — Le golfe Saint Laurent. — La foire de Montréal. — Marchands de Montréal et de Québec. — La traite de l’Ouest. — Congés de traite. — Pêcheries de morue. — Les Anglais commercent dans l’Ouest. — Politique des Iroquois. — La traite ruine les Habitants. — La pêche de l’Acadie profite aux Anglais. — Commerce du Canada avec les Antilles. — Réveil de l’industrie.



H

istoriquement parlant, le Canada français doit à la France le prestige de son nom, mais en dernière analyse cette colonie est la fille de ses propres œuvres. Toujours combattue par la mère-patrie, elle eut assez de courage et d’initiative pour se créer une place au soleil ; cette fille énergique ne s’est jamais laissée abattre par l’indifférence des siens ou les coups de l’adversité. Son histoire est un enseignement perpétuel de dévouement aux idées nationales et de fierté contre toute oppression, que celle-ci vienne de l’intérieur ou du dehors. Les maux dont elle a souffert ne lui ont jamais arraché une plainte. Elle se redresse plus volontiers qu’elle ne se courbe, et même lorsque le sort des armes lui a été contraire rien dans son tempérament n’a fléchi.

Après les guerres, c’est le commerce qui nous a causé le plus de mal. Voyons un peu ce qu’il était au temps de Louis xiv  : « Les vaisseaux qui partent de France pour ce pays-là, écrivait la Hontan (1684), ne payent aucun droit de sortie pour la cargaison, non plus que d’entrée lorsqu’ils arrivent à Québec, à la réserve du tabac de Brézil, qui paie cinq sols par livre, c’est-à-dire qu’un rouleau de quatre cents livres pesant doit cent francs d’entrée au bureau des fermiers[1]. Les autres marchandises ne paient rien. La plupart des vaisseaux qui vont, chargés, en Canada s’en retournent à vide à la Rochelle ou ailleurs. Quelques-uns

  1. Ces fermiers étaient des commerçants qui versaient au roi une somme annuelle pour avoir en main le commerce du Canada.