« Page:Béranger - Chansons anciennes et posthumes.djvu/555 » : différence entre les versions

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::Malheur à celui qu’elle entraîne
Malheur à celui qu’elle entraîne
::Jusqu’à sa couche de roseaux !
Jusqu’à sa couche de roseaux !
::Déjà, pas à pas, sur l’arène,
Déjà, pas à pas, sur l’arène,
D’elle s’approche un bel adolescent,
D’elle s’approche un bel adolescent,
::::::En rougissant.
En rougissant.


::— Accours, dit-elle, amour me presse ;
— Accours, dit-elle, amour me presse ;
::Pour tous les cœurs j’ai des échos.
Pour tous les cœurs j’ai des échos.
::À moi d’enhardir la jeunesse ;
À moi d’enhardir la jeunesse ;
::Je te soutiendrai sur les flots.
Je te soutiendrai sur les flots.
::Échappe au mors de la Sagesse,
Échappe au mors de la Sagesse,
Qui ceint le front de ses enfants blafards
Qui ceint le front de ses enfants blafards
::::::De nénufars.
De nénufars.


::L’Amour fait scintiller les ondes
L’Amour fait scintiller les ondes
::Où nous folâtrons sans souci.
Où nous folâtrons sans souci.
::Combien, dans nos grottes profondes,
Combien, dans nos grottes profondes,
::Tombent, qui nous disent : Merci !
Tombent, qui nous disent : Merci !
::C’est dans le plus joyeux des mondes
C’est dans le plus joyeux des mondes
Que va te luire un éternel été
Que va te luire un éternel été
::::::De volupté.
De volupté.


::Goûte aux plaisirs qu’on nous envie ;
Goûte aux plaisirs qu’on nous envie ;
::Caresse mon sein palpitant ;
Caresse mon sein palpitant ;
::Chez vous quelle âme est assouvie ?
Chez vous quelle âme est assouvie ?
::Vos feux n’échauffent qu’un instant.
Vos feux n’échauffent qu’un instant.
::La vie, enfant, la douce vie
La vie, enfant, la douce vie
N’est parmi nous, qui savons l’attiser,
N’est parmi nous, qui savons l’attiser,
::::::Qu’un long baiser.
Qu’un long baiser.


::L’adolescent plonge dans l’onde.
L’adolescent plonge dans l’onde.
::Qui l’a revu ? Nul depuis lors.
Qui l’a revu ? Nul depuis lors.
::Mais qu’au soir la Sirène immonde
Mais qu’au soir la Sirène immonde
::Chante encor l’amour sur nos bords,
Chante encor l’amour sur nos bords,
::Une voix, qui n’est plus du monde,
Une voix, qui n’est plus du monde,
Crie aux passants saisis, tremblants d’effroi :
Crie aux passants saisis, tremblants d’effroi :
::::::« Priez pour moi. »
« Priez pour moi. »


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Dernière version du 16 février 2018 à 15:55

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        Malheur à celui qu’elle entraîne
        Jusqu’à sa couche de roseaux !
        Déjà, pas à pas, sur l’arène,
D’elle s’approche un bel adolescent,
                        En rougissant.

        — Accours, dit-elle, amour me presse ;
        Pour tous les cœurs j’ai des échos.
        À moi d’enhardir la jeunesse ;
        Je te soutiendrai sur les flots.
        Échappe au mors de la Sagesse,
Qui ceint le front de ses enfants blafards
                        De nénufars.

        L’Amour fait scintiller les ondes
        Où nous folâtrons sans souci.
        Combien, dans nos grottes profondes,
        Tombent, qui nous disent : Merci !
        C’est dans le plus joyeux des mondes
Que va te luire un éternel été
                        De volupté.

        Goûte aux plaisirs qu’on nous envie ;
        Caresse mon sein palpitant ;
        Chez vous quelle âme est assouvie ?
        Vos feux n’échauffent qu’un instant.
        La vie, enfant, la douce vie
N’est parmi nous, qui savons l’attiser,
                        Qu’un long baiser.

        L’adolescent plonge dans l’onde.
        Qui l’a revu ? Nul depuis lors.
        Mais qu’au soir la Sirène immonde
        Chante encor l’amour sur nos bords,
        Une voix, qui n’est plus du monde,
Crie aux passants saisis, tremblants d’effroi :
                        « Priez pour moi. »