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que les Juifs de son temps eurent à subir en Espagne, et il poursuivit la synagogue d’une haine féroce ; cependant il se borna, dans ses œuvres, à la polémique théologique<ref>Voir WOLF, ''Bibl. Hébr''. I p. 1004, et Joseph RODRIGUEZ DE CASTRO : ''Bibliotheca espanola'', Madrid, 1781, t. I, p. 235.</ref>.
{{tiret2|persé|cutions}} que les Juifs de son temps eurent à subir en Espagne, et il poursuivit la synagogue d’une haine féroce ; cependant il se borna, dans ses œuvres, à la polémique théologique<ref>Voir Wolf, ''Bibl. Hébr.'', I p. 1004, et Joseph Rodriguez de Castro : ''Bibliotheca espanola'' (Madrid, 1781), t. I, p. 235.</ref>.


Mais tous les convertis n’étaient pas semblables à Paul de Santa-Maria. Ils étaient en général peu instruits et de médiocre intelligence si nous en croyons le Pogge qui apprit l’hébreu chez un Juif baptisé : "Bête, dit-il, lunatique et ignorant comme le sont d’ordinaire les Juifs qui se font baptiser." Cette catégorie de catéchumènes se montra la plus haineuse. Ceux qui la composaient étaient d’ailleurs excités par leurs coreligionnaires, qui détestaient très vigoureusement leurs apostats, et ne se faisaient pas faute de les maltraiter, à tel point que l’on fit des lois nombreuses pour défendre aux Juifs de jeter des pierres sur les renégats, et de salir leurs vêtements d’huile et d’odeurs fétides. Quand les Juifs ne purent plus malmener les convertis, ils les insultèrent et les raillèrent. Les nouveaux chrétiens répondirent à ces insultes, en publiant des satires contre les rabbins, comme firent Don Pedro Ferrus et Diego de Valence, ou en injuriant leurs adversaires dans de gros traités dogmatiques ainsi que Victor de Carben<ref>Trois traités contre les Juifs : 1° ''Propagnaculum Fidei christiana'' (1510) ; 2° ''Judeorum erroris et moris'' (Cologne, 1509) ; 3° ''De vita et moribus Judoeorum'' (Paris, 1511). Voir WOLF : ''Bibl. Hebr.'', t. IV, p. 578.</ref>. Ils n’oubliaient pas de recourir à la démonstration
Mais tous les convertis n’étaient pas semblables à Paul de Santa-Maria. Ils étaient en général peu instruits et de médiocre intelligence si nous en croyons le Pogge qui apprit l’hébreu chez un Juif baptisé : « Bête, dit-il, lunatique et ignorant comme le sont d’ordinaire les Juifs qui se font baptiser. » Cette catégorie de catéchumènes se montra la plus haineuse. Ceux qui la composaient étaient d’ailleurs excités par leurs coreligionnaires, qui détestaient très vigoureusement leurs apostats, et ne se faisaient pas faute de les maltraiter, à tel point que l’on fit des lois nombreuses pour défendre aux Juifs de jeter des pierres sur les renégats, et de salir leurs vêtements d’huile et d’odeurs fétides. Quand les Juifs ne purent plus malmener les convertis, ils les insultèrent et les raillèrent. Les nouveaux chrétiens répondirent à ces insultes, en publiant des satires contre les rabbins, comme firent Don Pedro Ferrus et Diego de Valence, ou en injuriant leurs adversaires dans de gros traités dogmatiques ainsi que Victor de Carben<ref>Trois traités contre les Juifs : 1° ''Propagnaculum Fidei christiana'' (1510) ; 2° ''Judeorum erroris et moris'' (Cologne, 1509) ; 3° ''De vita et moribus Judoeorum'' (Paris, 1511). Voir Wolf : ''Bibl. Hebr.'', t. IV, p. 578.</ref>. Ils n’oubliaient pas de recourir à la {{tiret|dé|monstration}}

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cutions que les Juifs de son temps eurent à subir en Espagne, et il poursuivit la synagogue d’une haine féroce ; cependant il se borna, dans ses œuvres, à la polémique théologique[1].

Mais tous les convertis n’étaient pas semblables à Paul de Santa-Maria. Ils étaient en général peu instruits et de médiocre intelligence si nous en croyons le Pogge qui apprit l’hébreu chez un Juif baptisé : « Bête, dit-il, lunatique et ignorant comme le sont d’ordinaire les Juifs qui se font baptiser. » Cette catégorie de catéchumènes se montra la plus haineuse. Ceux qui la composaient étaient d’ailleurs excités par leurs coreligionnaires, qui détestaient très vigoureusement leurs apostats, et ne se faisaient pas faute de les maltraiter, à tel point que l’on fit des lois nombreuses pour défendre aux Juifs de jeter des pierres sur les renégats, et de salir leurs vêtements d’huile et d’odeurs fétides. Quand les Juifs ne purent plus malmener les convertis, ils les insultèrent et les raillèrent. Les nouveaux chrétiens répondirent à ces insultes, en publiant des satires contre les rabbins, comme firent Don Pedro Ferrus et Diego de Valence, ou en injuriant leurs adversaires dans de gros traités dogmatiques ainsi que Victor de Carben[2]. Ils n’oubliaient pas de recourir à la dé-

  1. Voir Wolf, Bibl. Hébr., I p. 1004, et Joseph Rodriguez de Castro : Bibliotheca espanola (Madrid, 1781), t. I, p. 235.
  2. Trois traités contre les Juifs : 1° Propagnaculum Fidei christiana (1510) ; 2° Judeorum erroris et moris (Cologne, 1509) ; 3° De vita et moribus Judoeorum (Paris, 1511). Voir Wolf : Bibl. Hebr., t. IV, p. 578.