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{{PTE|Témoignage d’Héraclide.}}L’allusion qu’Hérodote fait au meurtre d’Ésope suffisait à son dessein, qui était de prouver qu’Ésope avait été esclave d’Iadmon, et Rhodopis sa compagne d’esclavage ; elle ne suffisait pas à satisfaire ceux qui s’intéressaient à Ésope pour lui-même. Elle appelait naturellement des éclaircissements : écrivains et scholiastes n’ont pas manqué de nous les fournir. Le premier auteur chez qui nous trouvons l’explication du meurtre est Héraclide de Pont, disciple de Platon et d’Aristote. Dans un fragment d’un ouvrage qu’il avait écrit sur les Magnètes&thinsp;<ref>''Fragm. Hist. Graec.'', II (''Didot'').</ref>, il nous apprend qu’Ésope « fut mis à mort pour un vol sacrilège, une coupe d’or ayant été saisie dans ses bagages. »
==== ''Témoignage d’Héraclide.'' ====

L’allusion qu’Hérodote fait au meurtre d’Ésope suffisait à son dessein, qui était de prouver qu’Ésope avait été esclave d’Iadmon, et Rhodopis sa compagne d’esclavage ; elle ne suffisait pas à satisfaire ceux qui s’intéressaient à Ésope pour lui-même. Elle appelait naturellement des éclaircissements : écrivains et scholiastes n’ont pas manqué de nous les fournir. Le premier auteur chez qui nous trouvons l’explication du meurtre est Héraclide de Pont, disciple de Platon et d’Aristote. Dans un fragment d’un ouvrage qu’il avait écrit sur les Magnètes&thinsp;<ref>''Fragm. Hist. Graec.'', II (''Didot'').</ref>, il nous apprend qu’Ésope « fut mis à mort pour un vol sacrilège, une coupe d’or ayant été saisie dans ses bagages. »





Version du 21 mai 2018 à 10:13

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déduction est inattaquable, s’il est avéré par ailleurs qu’Ésope était de condition servile ; elle ne l’est pas, si l’historien a cru qu’Ésope était esclave sur la seule foi de son raisonnement. Car qui empêche de croire qu’Ésope était un parent, non un esclave d’Iadmon ? Il serait dès lors un homme libre et un grand personnage. A ce titre il pouvait, comme nous le représente Aristote, intervenir, comme orateur public, dans l’assemblée des Samiens ; d’autre part on s’expliquerait plus facilement la célébrité que lui valut son talent de conter des apologues. Sur l’esclavage d’Ésope, le récit d’Hérodote laisse donc place à quelque scepticisme. Il faut dire cependant que l’antiquité n’a pas eu de scrupule sur ce point, qu’elle a docilement suivi Hérodote et qu’elle n’a jamais mis en doute que le sage Ésope eût été esclave.


Témoignage d’Héraclide.

L’allusion qu’Hérodote fait au meurtre d’Ésope suffisait à son dessein, qui était de prouver qu’Ésope avait été esclave d’Iadmon, et Rhodopis sa compagne d’esclavage ; elle ne suffisait pas à satisfaire ceux qui s’intéressaient à Ésope pour lui-même. Elle appelait naturellement des éclaircissements : écrivains et scholiastes n’ont pas manqué de nous les fournir. Le premier auteur chez qui nous trouvons l’explication du meurtre est Héraclide de Pont, disciple de Platon et d’Aristote. Dans un fragment d’un ouvrage qu’il avait écrit sur les Magnètes [1], il nous apprend qu’Ésope « fut mis à mort pour un vol sacrilège, une coupe d’or ayant été saisie dans ses bagages. »


Témoignage du scholiaste d’Aristophane.

Plus explicite est le scholiaste d’Aristophane (Guêpes 1446) : « On dit qu’Ésope étant un jour venu à Delphes railla les Delphiens, parce qu’ils n’avaient pas de terre à cultiver pour en tirer leur subsistance et qu’ils attendaient pour vivre les offrandes faites au dieu. Les Delphiens irrités glissèrent une coupe sacrée dans les bagages d’Ésope. Celui-ci, qui ne s’en doutait pas, s’en alla par la route qui mène en Phocide. Ils se mirent à sa poursuite et, le prenant sur le fait, ils l’accusèrent d’avoir volé un objet sacré. Conduit à une roche peu éloignée du temple et de la ville, du haut

  1. Fragm. Hist. Graec., II (Didot).