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LAURIER ET SON TEMPS

détachement de 1,000 hommes fut envoyé en Afrique, et au départ de ces troupes, Laurier fit un discours dans lequel il affirma que ces soldats allaient combattre pour la cause de la justice, de l’humanité, de la liberté religieuse et politique.

Il dit qu’il était heureux de voir les descendants des deux plus fières nations du monde s’unir pour aller porter dans une terre lointaine les bienfaits de leurs institutions politiques.

Les accents de son éloquence et l’énergie avec laquelle il affirma que l’Angleterre voulait justement forcer le gouvernement d’un pays vassal à respecter les droits politiques de sujets anglais, produisirent une profonde impression en Angleterre, et lui donnèrent le droit de parler haut et ferme lorsque les circonstances l’exigeraient, sans qu’on pût mettre en doute sa loyauté et celle de ses compatriotes.

On pouvait différer d’opinion avec Laurier sur la justice de la position prise par l’Angleterre à l’égard des Boers, on pouvait avoir des sympathies pour ce brave petit peuple, mais notre devoir et notre intérêt étaient de faire cause commune avec nos concitoyens anglais dans cette circonstance.

Le caractère chevaleresque des Canadiens-français les porte souvent à se prononcer, au détriment de leurs intérêts, pour les faibles contre les forts, pour les petits contre les grands, à être du côté de ceux qui semblent combattre pour le droit, la justice, la liberté.

C’est un sentiment noble, généreux dont ils doivent pourtant se défier, surtout lorsqu’en l’exprimant, ils se font du mal sans faire de bien à personne.

Personne aujourd’hui ne conteste la sagesse et la clairvoyance dont Laurier a fait preuve dans la crise du Transvaal, et on lui sait gré d’avoir eu le courage et la force d’enrayer un mouvement qui aurait pu être funeste à la paix du pays, fatal aux Canadiens-français.