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chose de mince, de naïf, — de conscrit, enfin, — dans l’idée, vieillotte à force d’être jeune, après tant et tant d’expériences, que le juste milieu gouvernemental et parlementaire, le juste milieu des choses et des hommes exactement pratiqué, est pour notre pays l’idéal du gouvernement moderne. Telle est, dans son livre, implicitement, sinon expressément contenue, la thèse de Thureau-Dangin, qui n’est pas nouvelle, comme vous voyez, puisque nous la discutons, logiquement ou en fait, depuis plus de trois quarts de siècle. Mais Thureau-Dangin est, à ce qu’il paraît, un parlementaire incorrigible même à l’histoire, — même à l’histoire qu’il sait et qu’il écrit ! À partir de la Révolution française, de cette révolution qui, en faisant souvent mine de mourir, mais ne mourant jamais, nous a légué, pour nous consoler de sa perte momentanée, le parlementarisme, ce joli enfant de sa façon, qui nous ramènera toujours, dans un temps donné, à sa mère, si nous sommes assez aveugles pour nous fier à ce charmant petit, Thureau-Dangin a compté sur ses doigts le nombre de fois que la pierre de ce Sisyphe infortuné, qui a tant essayé de la mettre en équilibre, lui est retombée sur les pieds, mais il n’a jamais pensé que ce fût la faute de l’équilibriste ou de la pierre. Pour Thureau-Dangin, ce jeu, sans fin en ce moment encore, aurait eu son accomplissement et son triomphe sans les partis extrêmes qui à toutes les époques ont tout empêché, tout bouleversé, rendu