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préparer également au barreau ? Verhaeren partit donc pour l’Université de Louvain qu’il ne quitta qu’en 1881, ayant acquis les preuves de sa véritable vocation.

Ces cinq années fécondes furent celles de son initiation à la vie intellectuelle et de son apprentissage poétique. Dans le milieu d’étudiants où il fréquenta, un petit groupe très uni se forma bientôt qui comprenait, outre Verhaeren, Paul Siret et Camille Desguin (disparus ceux-là) et Émile van Arenbergh (aujourd’hui juge de paix). Chaque semaine on se communiquait les uns aux autres ses vers et gravement on s’intitulait entre soi les « quatre plus grands poètes de l’époque ». Puis d’autres amitiés se joignirent à celles-ci : ce fut Deman, déjà passionné de bouquins, Gilkin et Giraud.

On lisait maintenant Hugo, Lamartine, Musset, Gautier ; vers la fin, Baudelaire. On s’intéressait à Leconte de Lisle, Coppée et Richepin. Et après des mois de fantaisiste et grasse existence estudiantine — discussions à perte de vue, rêve, nopces et beuveries — on potassait durant quelques semaines pour se présenter aux examens. L’Université de Louvain était une des places fortes du catholicisme le plus intransigeant, et Verhaeren, comme toute cette jeunesse ressentait la fierté d’affirmer ses tendances personnelles à l’ombre de l’orthodoxie et de rompre des lances pour « Christ ». On était les défenseurs de la foi contre les infâmes tendances modernes.