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de cette église au comte de Poitou, Guillaume VIII, qui, après son retour à l’unité catholique, voulut expier, par cette œuvre de piété, l’appui trop longtemps donné à l’anti-pape Anaclet. Si cette tradition, qui ne peut s’étayer d’aucune charte ni écrit quelconque, n’est pas, comme tant d’autres, une erreur consacrée sans examen, elle fortifierait notre opinion sur l’époque de la façade, puisque Guillaume mourut en 1137.

Notre-Dame-de-la-Coudre appartenait à une communauté d’Ursulines au xviie siècle, d’après le Gallia christ. Le Pouillé du diocèse de Poitiers, imprimé en 1782, la range au nombre des cures à la nomination de l’évêque et lui donne une population de deux cents âmes. C’est peu après cette date qu’un malheureux prêtre, que les jours mauvais entraînèrent dans une apostasie trop célèbre à Parthenay, l’acheta comme bien national, et, uniquement pour démolir une église, s’empressa d’en faire des ruines. Il semble que ce qui échappa au marteau ne soit resté debout qu’afin de protester plus énergiquement contre ce scandale du vandalisme.

En effet, ces dernières traces offrent aux antiquaires l’un des deux ou trois plus beaux spécimens de l’art chrétien, conservé dans un pays qui, l’un des premiers, s’honora de ses architectes et de ses sculpteurs. Sur un front, où les trois nefs sont indiquées par une triple arcade romane, l’artiste a prodigué toutes les richesses d’un ciseau ingénieux. À chaque extrémité, l’œuvre est borné par un de ces contre-forts plats et étroits qui sont un caractère du temps. De chaque côté de la porte, ces contre-forts sont remplacées par deux colonnes accouplées, qui saillissent hors du mur des trois quarts de leur diamètre, reposant leur base sur un stylobate continu et se reliant par une sorte d’anneau intermédiaire à une corniche qui règne à cette hauteur dans toute l’étendue de la façade, forme une séparation entre son premier et son second ordre, et s’unit aux impostes de la porte centrale. Cette porte, ainsi encadrée, se développe sur un fond de moyen appareil régulier et, dans les quatre compartiments de la voussure plein cintre, nous offre une suite de scènes variées dont l’étude présente un grand intérêt. Le dernier de ces compartiments (je désigne ainsi le plus bas), expose le symbolisme connu des vertus chrétiennes domptant les vices : ces vertus sont des femmes armées du bouclier long et pointu, et de la longue épée à deux tranchants, évidée au milieu depuis la garde jusqu’à la pointe, armure ordinaire