« Page:Dancourt - À Mr. J. J. Rousseau, 1759.djvu/136 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
 
AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
 
(Aucune différence)

Dernière version du 22 juillet 2018 à 21:12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tacle ne peut porter le goût de la Vertu dans nos cœurs ſe trouve anéanti maintenant, écoutez vous vous même.

Qu’un jeune homme n’ait vû le monde que ſur la Scene, le premier moien qui s’offre à lui pour aller à la Vertu eſt de chercher une Maîtreſſe qui l’y conduiſe, espérant bien trouver une Cénie ou une Conſtance, c’eſt ainſi que ſur la foy d’un modéle imaginaire &c. Nescius auræ fallacis le jeune inſenſé court ſe perdre en penſant devenir ſage.

Voilà donc un jeune homme tellement épris de la Vertu Scenique qu’il ne trouve d’objet eſtimable que celui qui reſſemble le mieux à deux perſonnages de Théatre, Conſtance & Cénie : donc le Théatre a le pouvoir de faire aimer la Vertu.

Mais » Nescius auræ fallacis le jeune inſenſé court ſe perdre en penſant devenir ſage. » L’intention du jeune homme eſt louable ; il eſt édifiant que le Théatre l’ait ſuggerée ; mais il eſt injuſte de vouloir faire retomber ſur la ſcene, la maladreſſe, l’aveuglement, le défaut de jugement du jeune homme, qui trop précipité dans ſon choix, en a fait un mauvais. C’eſt une Cénie qu’on lui diſoit de choiſir & non pas une hypocrite.

Tout ce que vous dites des Anciens à l’égard des femmes prouveroit bien plutôt leur impoliteſſe que le cas qu’ils faiſoient de leur Vertu. Que les Spartiates s’oppoſaſſent à ce qu’on dît du bien des femmes & qu’on fit