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années ? Saint Thomas d’Aquin exalté dans une académie de philosophes, M. de Rémusat rapportant ! Publié aujourd’hui sous la forme de deux gros volumes in-8°, le travail de M. Jourdain s’ajuste aux proportions du cadre tracé par l’Académie.

L’auteur a l’esprit de sa consigne. Il n’est téméraire ni pour personne ni contre personne. Il a des prudences, quoiqu’il ne soit pas un serpent. Comme Covielle, on lui souhaiterait d’en être un, et un lion aussi ! On lui souhaiterait encore, — comme Covielle, — que son rosier fût plus fleuri. Mais enfin le tout de sa petite culture est fort propre. Philosophe qui se surveille et qui se lave beaucoup les mains, dès qu’il a touché à la théologie, il n’efface pas du moins sur son front la trace de son baptême, et quand il approche le plus de l’Académie, il se dit chrétien avec une honnête rougeur.

Car il est chrétien. Il est bien un peu payen aussi, et de famille payenne, par-dessus le marché, ami de son temps, mais il est épris d’une chrétienne qu’il veut faire accepter par les siens. Son livre est très-diplomatique. C’est un plaidoyer insinuant, adroit, — accordant quelque chose pour obtenir beaucoup, quêtant la tolérance philosophique avec des airs aimables, — on quête toujours dans un sac de velours, — indiquant des rapports étranges et bons entre la philosophie de saint Thomas d’Aquin et les philosophes modernes, et poussant à ce qu’on se prenne la main et qu’on s’embrasse. Le procédé de M. Jourdain est accommodatif. Il consiste à reprendre d’une main tout doucettement ce qu’il a donné de l’autre avec un grand geste, et ce qui suit va le faire comprendre : Agrégé