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du défaut. Ils tiennent au dualisme de la fin et des conditions, et à la mobilité capricieuse de la matière. Jamais celle-ci ne réalise entièrement la forme. Parfois elle s’en écarte d’une façon considérable. Si telle fut la doctrine d’Aristote, cela tient-il à ce qu’il n’avait pas l’idée d’une explication mécanique en zoologie ? Pour se convaincre qu’il n’en est rien, il suffit de noter un texte de la Physique : « “Opou mn ¢panta sunšbh, ésper k±n ˜nek¦ tou ™g…neto, taàta mn ™swqh, ¢pÕ toà aÙtom£tou sust£nta ™piphdeiwj: Ôsa d m¾ oÛtws, ¢pèleto kaˆ ¢pollutai, kaq£per 'EmpedoclÁj lšgei t¦ bougenÁ ¢ndrÒprwra » . C’est l’idée de la sélection naturelle dans toute sa précision. Si Aristote la repousse, c’est que, dans la nature, selon lui, l’ordre est la règle, non l’exception, et que le hasard peut bien rendre compte de quelques cas isolés de convenance et d’harmonie, mais non d’un ordre général et constant.

Ainsi les lois zoologiques, chez Aristote, eurent un caractère essentiellement téléologique. Avec Descartes, la science, dans sein ensemble, prend un tout autre caractère. Le point de vue logique est substitué au point de vue métaphysique. Descartes ne cherche plus dans des fins esthétiques et morales l’explication de la nature des choses. Car, estime-t-il, ce n’est pas de ce côté que se trouve l’explication scientifique. Dieu est infini et nous dépasse infiniment ; ses voies sont insondables : il serait donc téméraire et inutile de vouloir les pénétrer. Ce qui est possible et fructueux, c’est d’expliquer les phénomènes par les essences qui y [86]