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les animaux : caractères extérieurs, structure anatomique, facultés, genre de vie, et, de ces éléments, former les types irréductibles réalisés par la nature.

Le principe de Linné provoquait des recherches nettement déterminées. Le progrès même de ces recherches vint les mettre en péril. Le nombre des espèces augmenta d’une manière inattendue, et les descripteurs s’accusèrent les uns les autres de fantaisie. Il fallut trouver pour l’espèce une définition qui ne prêtât pas à l’arbitraire. On en revint à celle d’Aristote : l’inter-fécondité, fait brut plutôt que notion intelligible.

Cependant de nombreux philosophes, soit rationalistes, soit empiristes, s’élevaient contre la prétention de ramener l’infinie variété de la nature aux séparations et oppositions de nos idées claires ; les embarras mêmes qu’éprouvèrent les classificateurs provoquèrent des recherches conçues dans un sens contraire à celui de Linné.

Pour Buffon, il n’y a pas d’espèces dans la nature : seuls les individus existent. Son mot d’ordre est : « Guerre aux systèmes », c’est-à-dire aux classifications, dans lesquelles l’esprit croit pouvoir enserrer la nature. Les vues de Buffon, à cet égard, sont surtout négatives. C’est Etienne Geoffroy Saint-Hilaire qui, combinant l’idée de continuité et l’idée d’ordre, substitue à la classification une philosophie fondée essentiellement sur l’examen des ressemblances. L’idée qui domine ses théories est l’unité du plan de composition de tous les êtres organisés. La nature, selon lui, a formé tous les êtres vivants sur un plan unique, essentiellement le même dans son principe, mais varié de mille manières dans ses parties accessoires. Ici encore, il s’agit, non de lois de descendance, mais de lois de coexistence ; [88]