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— Je n’ai pas deux prix, je vous l’ai déjà dit, répondit imperturbablement le froid M. Hochard. — Je ne surfais jamais.

Ces débats faisaient bouillir l’âme de poète de Narcisse.

— Allons donc, puisqu’il faut en passer par là, dit le gros homme avec un profond soupir ; mais une dernière condition, monsieur le capitaine : mes caisses ont besoin d’air, je ne voudrais pas qu’elles fussent descendues dans la cale au moins, — vous savez ce qu’elles contiennent, et l’humidité les pourrait gâter.

— On les placera dans le faux-pont.

— Et je pourrai les visiter quand il me plaira, monsieur le capitaine ?

— Quand il vous plaira....

— Voilà votre argent, — c’est chose faite, monsieur le capitaine, dit le gros homme en tirant un sac de sa poche. Il paya en or, salua, et sortit en trébuchant.

— En voilà un qui n’a pas le pied marin, dit le cousin.

—-C’est un pauvre diable ; il va faire voir des figures de cire aux Antilles, dit le capitaine...

— Mais, mon cher, sa pacotille fondra au soleil, riposta ingénieusement le cousin.

— Ma foi, ça le regarde. — Puis, saluant Narcisse, M. Hochard continua avec sa voix monotone :

— Mais nous ne fondrons pas, nous autres, je l’espère bien ; aussi je suis enchanté, monsieur, de faire votre connaissance, j’ose croire que nous nous entendrons bien, vous serez ici comme chez vous, comme à terre, mon Dieu… Pas la moindre différence. Je vous le répète… comme à terre.

Ici une grimace significative de Narcisse Gelin.

— Nous sommes au mois de juillet, nous appareillerons avec une brise faite, nous gagnons les Açores, les vents allizés, et nous arrivons à la Martinique… comme sur des roulettes.

Narcisse était désespéré...

-— Pourtant, capitaine, fit-il, on n’a jamais vu de traversée sans tempête... sans...

— Bon Dieu ! que dites-vous là, mon cher monsieur ? je suis