« Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/164 » : différence entre les versions

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nouvelles des enjambées de géant. Il fut bientôt aussi au courant qu’un Parisien de race, grâce au flair admirable dont la nature l’avait doué.

Cela lui plaisait, après avoir goûté les charmes pénétrants et sauvages de la vie barbare, d’essayer de tous les raffinements de la civilisation la plus extrême ; après avoir chassé le tigre sur un éléphant, avec les Malais, dans les jungles de Java, il lui semblait piquant de courir le renard, en habit rouge, avec les membres du parlement, sur un cheval demi-sang ; après avoir vu, à l’ombre de la grande pagode de Bénarès, danser les véritables bibiaderi, assis les jambes croisées, en robe de mousseline, sur une natte de joncs parfumés, il trouvait plaisant de voir, à l’Opéra, avec un binocle et des gants jaunes, mademoiselle Taglioni dans le Dieu et la Bayadère ; seulement, dans les premiers temps, il avait beaucoup de peine à se retenir de couper la tête des bourgeois qui l’ennuyaient.

La seule chose à laquelle ses habitudes orientales ne purent se plier, c’est de voir sa maison ouverte à tout le monde et de hardis pirates se glisser jusqu’aux plus secrets recoins de sa vie sous le nom d’amis intimes.

Il rencontrait ses compagnons de plaisir dans le monde, aux théâtres, dans les promenades, mais aucun n’avait mis le pied chez lui, ou, s’il ne pouvait s’empêcher de les recevoir, c’était dans