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304 a HIPPIAS MAJEUR 4a

nous donnerons notre complet assenlimenl ; car il n'est pas
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permis de refuser son adhésion à la vérité.
permis de refuser son adhésion à la vérité.
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HippiAs. — Mais réellement, Socratc, que penscs-iu de
HippiAs. — Mais réellement, Socratc, que penscs-iu de
toute cette discussion? Je répète ce que je te disais tout à
toute cette discussion? Je répète ce que je te disais tout à
l'heure : ce sont là des épluchurcs et des rognures de discours mis en miettes. Ce qui est beau, ce qui est précieux, c'est de savoir, avec art et beauté, produire devant les tribunaux, b devant le Conseil, devant toute magistrature à qui l'on a affaire, un discours capable de persuasion, et d'emporter en se retirant non un prix médiocre, mais le plus grand de tous, son propre salut, celui de sa fortune et de ses amis. Voilà l'objet qui mérite notre application, au lieu de ces menues chicanes que tu devrais abandonner, si tu ne veux
l'heure : ce sont là des épluchurcs et des rognures de discours
mis en miettes. Ce qui est beau, ce qui est précieux, c'est de
savoir, avec art et beauté, produire devant les tribunaux,
b devant le Conseil, devant toute magistrature à qui l'on a
affaire, un discours capable de persuasion, et d'emporter en
se retirant non un prix médiocre, mais le plus grand de tous,
son propre salut, celui de sa fortune et de ses amis.
Voilà l'objet qui mérite notre application, au lieu de ces
menues chicanes que tu devrais abandonner, si tu ne veux
pas être traité d'imbécile pour ta persévérance dans le bavar-
pas être traité d'imbécile pour ta persévérance dans le bavar-
dage et les balivernes.
dage et les balivernes.


SocRATE. — Mon cher Hippias, tu es un homme heureux. ïu sais les occupations qui conviennent à un homme, et tu les pratiques excellem c ment, dis-tu. Pour moi, victime de je ne sais quelle malédiction divine, semble-t-il, j'erre çà et là dans une perpétuelle incertitude, et quand je vous rends témoins, vous les savants, de mes perplexités, je n'ai pas plus tôt fini de vous les exposer que vos discours me couvrent d'insultes. Vous dites, comme tu viens de le faire, que les questions dont je m'occupe sont absurdes, mesquines, sans intérêt. Et quand, éclairé par vos conseils, je dis comme vous que ce qu'un homme peut faire de mieux, c'est de se mettre en état de porter devant des juges ou dans toute autre assemblée un discours bien fait et d'en tirer un résultat utiie, alors je me d vois en butte aux pires injures de la part de ceux qui m'entourent et en particulier de cet homme qui ne cesse de disputer avec moi et de me réfuter*. C'est un homme, en effet, qui est mon plus proche parent et qui habite ma maison. Dès
» . SocRATE. — Mon cher Hippias, tu es un
que je rentre chez moi et qu'il m'entend parler de la sorte, il me demande si je n'ai pas honte de disserter sur la beauté des différentes manières de vivre, moi qui me laisse si manifestement convaincre d'ignorance sur la nature de cette beauté

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qui conviennent à un homme, et tu les pratiques excellem-

c ment, dis-tu. Pour moi, victime de je ne sais quelle malé-
diction divine, semble-t-il, j'erre çà et là dans une perpé-
tuelle incertitude, et quand je vous rends témoins, vous les
savants, de mes perplexités, je n'ai pas plus tôt fini de vous
les exposer que vos discours me couvrent d'insultes. Vous
dites, comme tu viens de le faire, que les questions dont je
m'occupe sont absurdes, mesquines, sans intérêt. Et quand,
éclairé par vos conseils, je dis comme vous que ce qu'un
homme peut faire de mieux, c'est de se mettre en état de
porter devant des juges ou dans toute autre assemblée un
discours bien fait et d'en tirer un résultat utiie, alors je me

d vois en butte aux pires injures de la part de ceux qui m'en-
tourent et en particulier de cet homme qui ne cesse de dispu-
ter avec moi et de me réfuter*. C'est un homme, en effet, qui
est mon plus proche parent et qui habite ma maison. Dès
que je rentre chez moi et qu'il m'entend parler de la sorte, il
me demande si je n'ai pas honte de disserter sur la beauté des
différentes manières de vivre, moi qui me laisse si manifeste-
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nous donnerons notre complet assenlimenl ; car il n'est pas permis de refuser son adhésion à la vérité.

HippiAs. — Mais réellement, Socratc, que penscs-iu de toute cette discussion? Je répète ce que je te disais tout à l'heure : ce sont là des épluchurcs et des rognures de discours mis en miettes. Ce qui est beau, ce qui est précieux, c'est de savoir, avec art et beauté, produire devant les tribunaux, b devant le Conseil, devant toute magistrature à qui l'on a affaire, un discours capable de persuasion, et d'emporter en se retirant non un prix médiocre, mais le plus grand de tous, son propre salut, celui de sa fortune et de ses amis. Voilà l'objet qui mérite notre application, au lieu de ces menues chicanes que tu devrais abandonner, si tu ne veux pas être traité d'imbécile pour ta persévérance dans le bavar- dage et les balivernes.

SocRATE. — Mon cher Hippias, tu es un homme heureux. ïu sais les occupations qui conviennent à un homme, et tu les pratiques excellem c ment, dis-tu. Pour moi, victime de je ne sais quelle malédiction divine, semble-t-il, j'erre çà et là dans une perpétuelle incertitude, et quand je vous rends témoins, vous les savants, de mes perplexités, je n'ai pas plus tôt fini de vous les exposer que vos discours me couvrent d'insultes. Vous dites, comme tu viens de le faire, que les questions dont je m'occupe sont absurdes, mesquines, sans intérêt. Et quand, éclairé par vos conseils, je dis comme vous que ce qu'un homme peut faire de mieux, c'est de se mettre en état de porter devant des juges ou dans toute autre assemblée un discours bien fait et d'en tirer un résultat utiie, alors je me d vois en butte aux pires injures de la part de ceux qui m'entourent et en particulier de cet homme qui ne cesse de disputer avec moi et de me réfuter*. C'est un homme, en effet, qui est mon plus proche parent et qui habite ma maison. Dès que je rentre chez moi et qu'il m'entend parler de la sorte, il me demande si je n'ai pas honte de disserter sur la beauté des différentes manières de vivre, moi qui me laisse si manifestement convaincre d'ignorance sur la nature de cette beauté