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un drame en livonie.

de Wladimir Yanof, décidé, au contraire, à presser son mariage avec Ilka, à le faire dès que les convenances le permettraient. Ce que l’on dirait dans la ville, ce que l’on penserait de lui, le blâme même de ses amis, était-il homme à s’en inquiéter ?… Et, d’ailleurs, un autre sujet de préoccupation le hantait : c’était sa situation personnelle.

Du dépôt que lui avait remis Dimitri Nicolef, il ne lui restait que peu de chose, soit deux mille roubles, après la restitution faite à MM. Johausen frères… Il est vrai, cette fortune, ne la sacrifiait-il pas lorsqu’il allait à la maison de banque rembourser l’obligation de Dimitri Nicolef ?… Eh bien ! si l’avenir ne l’effrayait pas alors, pourquoi à présent l’eût-il effrayé davantage ?… Il travaillerait pour sa femme et pour lui… Avec l’amour d’Ilka, rien ne lui serait impossible…

Quinze jours se passèrent. Jean, Ilka, Wladimir, le docteur Hamine ne s’étaient pas quittés pour ainsi dire. Le docteur et, plusieurs fois, M. Delaporte avaient été les seuls qui fussent venus dans la maison du professeur.

Wladimir n’avait pas encore prononcé un mot relatif au mariage.

Mais sa présence parlait pour lui. D’autre part, ni Jean ni Ilka n’y avaient fait allusion. Le plus souvent le frère et la sœur gardaient le silence, et durant de longues heures demeuraient enfermés dans la même chambre.

Wladimir résolut alors de faire sortir la jeune fille de la réserve où elle se tenait, et, ce jour-là, seul avec elle dans la salle :

« Ilka, dit-il d’une voix émue, lorsque je quittai Riga, il y a quatre ans, lorsque je fus séparé de vous et envoyé en Sibérie, je vous promis que je ne vous oublierais jamais… Vous ai-je oubliée ?…

— Non, Wladimir.