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conspirations ou aux manœuvres de l’esprit de camaraderie et compromettrait par là l’indépendance du jury, en même temps qu’au point de vue des mérites personnels il en abaisserait plus ou moins le niveau. Quoi qu’il en soit, malgré des variations successives dans les moyens d’application, malgré, par exemple, l’adjonction pendant un certain nombre d’années de membres nommés par l’administration aux membres choisis par les artistes, le principe d’un jury électif n’a pas cessé de prévaloir. De nos jours encore, il a gardé force de loi.

La suppression, en ce qui concernait l’exposition de 1848, des prérogatives attribuées à l’Académie sous les gouvernemens précédens avait été l’un des premiers actes ministériels de M. Ledru-Rollin. L’arrêté pris par lui à ce sujet porte, en effet, nous l’avons dit, la date du 29 février. Quelques jours plus tard, cependant, l’Institut semblait rentrer en grâce auprès du nouveau pouvoir, puisque l’un des collègues de M. Ledru-Rollin, M. Carnot, alors ministre de l’instruction publique, s’occupait de restituer aux diverses Académies les droits dont le corps auquel elles appartenaient avait été investi à l’origine. Par une lettre, en date du 4 mars 1848, M. Carnot informait l’Institut « qu’il était dans les intentions du gouvernement » de remettre en vigueur les articles ainsi conçus du titre v de la loi organique de 1795 :

« Art. Ier. — L’Institut national nommera tous les ans au concours vingt citoyens qui seront chargés de voyager et de faire des observations relatives à l’agriculture tant dans les départemens de la république que dans les pays étrangers.

« Art. 4. — L’Institut national nommera tous les ans six de ses membres pour voyager, soit ensemble, soit séparément, en vue de recherches sur les diverses branches des connaissances humaines autres que l’agriculture. »

Si le premier de ces deux articles laissait évidemment l’Académie des beaux-arts hors de cause, le second pouvait à la rigueur l’intéresser. Aussi crut-elle devoir donner suite à la communication qui venait de lui être faite en examinant de près les moyens d’en tirer parti. Plusieurs séances furent consacrées à cette étude, assez infructueuse d’ailleurs, puisqu’elle ne pouvait aboutir, et qu’elle n’aboutit, en effet, qu’à des vœux passablement vagues, à des considérations sans application pratique sur les musées ou les écoles d’art en province, sur l’importance des vieux monumens de notre architecture nationale, etc. Cette sorte de fin de non-recevoir s’explique, du reste, par le double emploi que la mesure projetée semblait faire avec certains services organisés sous le gouvernement de Juillet. A quoi bon envoyer des délégués dans les départemens pour y constater l’état où se trouvaient les églises