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Revues étrangères – Deux ouvrages anglais sur Shakspeare


Shakespeare’s Marriage and Departure from Stratford, par J. W. Gray. 1 vol. Londres, Chapman and Hall, 1905 ; Shakespearean Tragedy, par A. C. Bradley, 1 vol. Londres, Macmillan, 1905.

Dans l’esquisse rapide que j’ai tentée ici, l’autre jour, de la vie d’Albert Durer, j’ai négligé de dire que ce grand homme avait été marié. « Au retour de mon voyage, — écrit-il dans sa chronique de famille, — Hans Frey a traité avec mon père et m’a donné sa fille, nommée Mme Agnès, et, avec elle, il m’a donné deux cents florins, et nous nous sommes mariés : c’était le lundi d’avant la Sainte-Marguerite, en l’an de grâce 1494. » Et naturellement les biographes, depuis quatre siècles, ne se sont pas fait faute de nous renseigner sur Agnès Dürer ; mais tandis que les uns nous la représentaient comme une méchante femme, sotte, acariâtre, jalouse, intéressée, et qui aurait empoisonné la vie de son mari, d’autres nous affirmaient, au contraire, qu’elle avait été pour lui la meilleure des compagnes, aimante et dévouée, infatigable à l’entourer de ses tendres soins. La vérité est que nous ne savons absolument rien d’elle, sinon qu’elle s’appelait Agnès Frey, qu’elle s’est mariée avec Dürer, qu’elle l’a suivi dans son voyage d’Anvers, en 1520, qu’elle a hérité de tous ses biens, et que, avant de mourir, décidément convertie au protestantisme, elle a institué une bourse à l’Université de Wittemberg, pour de jeunes étudians en théologie. Tout le reste n’est que légendes, médisances suspectes, ou vaines conjectures : à moins qu’en l’absence de documens écrits on ne veuille se fier, pour juger le caractère de « Madame Agnès, » à un portrait d’elle dessiné par son mari en 1550 [1], auquel cas on sera

  1. A la Bibliothèque impériale de Vienne.