« Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/26 » : différence entre les versions

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Mais c’est la coutume de s'aborder et de s'embrasser
Mais c’est la coutume de s’aborder et de s’embrasser
ainsi le jour de Pâques. On est fidèle ici
ainsi le jour de Pâques. On est fidèle ici
aux coutumes.
aux coutumes.


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Oui, oui, je sais… À la ville, on oublie. Mais
Oui, oui, je sais… À la ville, on oublie. Mais
n’attachez pas d’importance à ce sourire, tante
n’attachez pas d’importance à ce sourire, tante
Sonia ! (''Il marche dans la chambre.'') Trois ans !… Rien
Sonia ! (''Il marche dans la chambre.'') Trois ans !… Rien
n’est changé depuis trois ans… Vos deux chères
n’est changé depuis trois ans… Vos deux chères
têtes ne comptent pas un cheveu blanc de plus.
têtes ne comptent pas un cheveu blanc de plus.


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Mais c’est toi qui as changé !… Et te voir sous
Mais c’est toi qui as changé !… Et te voir sous
ce bel uniforme ! Je ne m’habitue pas à cela…
ce bel uniforme ! Je ne m’habitue pas à cela…
N’est-ce pas, Matrena, qu’il est changé ? Il a des
N’est-ce pas, Matrena, qu’il est changé ? Il a des
moustaches.
moustaches.


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« Il a des moustaches ! » c’est la phrase
« Il a des moustaches ! » c’est la phrase
que j’entends le plus, depuis mon arrivée, avec
que j’entends le plus, depuis mon arrivée, avec
« Christ est ressuscité ! » Pour un lieutenant de
« Christ est ressuscité ! » Pour un lieutenant de
la garde, vous savez, c’est réglementaire ; la moustache,
la garde, vous savez, c’est réglementaire ; la moustache,
c’est l’ordonnance.
c’est l’ordonnance.

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Tu n’auras pas froid, mon chéri, avec deux
Tu n’auras pas froid, mon chéri, avec deux
couvertures ?
couvertures ?



Version du 11 septembre 2018 à 21:34

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SONIA.

Mais c’est la coutume de s’aborder et de s’embrasser ainsi le jour de Pâques. On est fidèle ici aux coutumes.

NEKLUDOFF.

Oui, oui, je sais… À la ville, on oublie. Mais n’attachez pas d’importance à ce sourire, tante Sonia ! (Il marche dans la chambre.) Trois ans !… Rien n’est changé depuis trois ans… Vos deux chères têtes ne comptent pas un cheveu blanc de plus.

LAURA.

Mais c’est toi qui as changé !… Et te voir sous ce bel uniforme ! Je ne m’habitue pas à cela… N’est-ce pas, Matrena, qu’il est changé ? Il a des moustaches.

NEKLUDOFF.

« Il a des moustaches ! » c’est la phrase que j’entends le plus, depuis mon arrivée, avec « Christ est ressuscité ! » Pour un lieutenant de la garde, vous savez, c’est réglementaire ; la moustache, c’est l’ordonnance.

SONIA, qui inspecte le lit.

Tu n’auras pas froid, mon chéri, avec deux couvertures ?

LAURA.

Veux-tu une bassinoire, mon chéri ?