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:::::::::le ciel sur la terre
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Vivait et respirait en un peuple de dieux, </poem>
Vivait et respirait en un peuple de dieux, </poem>



— l’homme, à l’exemple de l’oiseau, tenta de s’élever dans l’air et d’y progresser par le seul efiort mécanique. On voulut d’abord voler.
— l’homme, à l’exemple de l’oiseau, tenta de s’élever dans l’air et d’y progresser par le seul efiort mécanique. On voulut d’abord voler.

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REVUE DES DEUX MONDES.

plus vite. Or d’après les tables des météorologistes, il y a soixante dix chances sur cent de rencontrer un vent d’une vitesse inférieure. Trois fois sur quatre, à peu près, le nouveau « dirigeable » pourra donc réaliser l’engagement qu’implique ce qualificatif, et s’avancer, avec certitude d’y atteindre, vers un but déterminé. Sa vitesse seule subira l’influence du vent, suivant que celui-ci sera plus ou moins violent, et plus ou moins directement opposé à la route suivie. — Le nouveau « dirigeable » portera le nom de Général-Meusnier, pieux et juste hommage rendu par son parrain à un ancêtre moins heureux que lui et trop longtemps oublié.


III.

Plus léger que l’air dans lequel il circule, le ballon a un rival qui se glorifie, lui, d’être plus lourd que l’air.

Bien avant Montgolfîer, — et on peut remonter à ces temps lointains, où

le ciel sur la terre
Vivait et respirait en un peuple de dieux,


— l’homme, à l’exemple de l’oiseau, tenta de s’élever dans l’air et d’y progresser par le seul efiort mécanique. On voulut d’abord voler.

Expertus vacuum Dœdalus aéra,
Pennis non homini datis.


D’âge en âge, des tentatives se succèdent, toutes aussi infructueuses, quelques-unes aussi funestes que celle qui coûta la vie au téméraire Icare. Peut-être cette direction donnée aux idées a-t elle pendant longtemps détourné les recherches de la voie dans laquelle elles eussent pu plus aisément aboutir. Non que le problème de l’aviation soit insoluble, mais il est singulièrement difficile, et les données à l’aide desquelles on pourrait en trouver la solution sont encore très incertaines et surtout fort incomplètes. Sans doute, il ne convient pas d’affirmer avec certain dicton, quelque peu terre à terre, que « pour faire son chemin ici-bas, des pieds valent mieux que des ailes[1]. » Mais, d’un autre côté, il ne suffit pas non plus de dire, suivant la formule chère aux aviateurs : « L’oiseau vole, donc l’homme volera. » Pour cette réminiscence de pigeon-vole, on s’ex-

  1. Journal des Débats, 9 avril 1893, matin.