« Bouquets et prières/Aux Mânes d’Aimé de Loy » : différence entre les versions

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Aux manes d’Aimé de Loy.


AUX MANES D’AIMÉ DE LOY.


 
C’était donc votre mort que vous chantiez, poète,
Quand votre voix jeta sa plus tendre clameur,
Comme le cygne antique errant sur l’eau muette,
Dans les derniers frissons d’une fièvre inquiète,
Qui chante, et pleure, et meurt !

Et moi, qui vis vos yeux pleins d’ardente lumière,
Sur mon obscur chemin passer comme un flambeau,

Moi faible, destinée à mourir la première,
Me voilà donc vivante et seule, à cette pierre
Qui fait votre tombeau !

Vous l’aviez dit un jour, un de ces jours d’orage,
Qui fait crier : Mon Dieu ! si j’étais votre enfant,
Laisseriez-vous ainsi mon fragile courage
Se briser, l’aile au sort, qui le roule et l’outrage,
Comme une feuille au vent ?

Dieu vous l’a bien prouvé : ce que tout homme espère,
Cette lutte du sort, il l’a bien fait finir ;
Mais, pour ceux qui rêvaient votre avenir prospère,
Pour vos jeunes enfans pleurant leur jeune père,
C’est bien tôt l’obtenir !