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la chronique

pas facile ; vivre à l’anglaise, à l’allemande ou à l’américaine en France est chose relativement aisée. Le français s’amuse de ce qui, pour lui, est nouveau, original, exotique ; tout en le plaisantant, il favorise l’étranger qui lui procure le spectacle d’une vie différente de la sienne ; il ne s’impose pas à lui ; il ne lui demande pas de se franciser. Ce respect curieux de la personnalité d’autrui est précisément ce qui nous sert dans la colonisation d’exploitation en nous conquérant la sympathie et la bonne volonté des indigènes — et c’est en même temps ce qui nous nuit dans la colonisation de peuplement laquelle exige que le peuple colonisateur soit imbu de la supériorité de ses moindres coutumes et les implante résolument autour de lui. Le Français est profondément attaché à ses idées, mais il est très malléable pour tout le reste ; sa pensée demeure uniforme tandis que ses gestes varient à l’infini. Or, il est certain que pour l’assimilation le geste importe plus que la pensée. Quiconque connaît les Anglais autrement que de façon superficielle sait combien d’originalités individuelles peuvent contenir leurs cerveaux ; ce sont leurs gestes qui les rendent uniformes. De là provient égale-