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assemblées départementales. On n’a pas assez relevé ce point ; il nous semble, quant à nous, bien concluant, en ce qu’il marque, mieux que tous les raisonnemens du monde, le degré de répulsion que la politique inaugurée par M. le ministre de l’instruction publique a rencontré dans toutes les classes et dans tous les partis. Quoi qu’il en soit, tel est le dernier état de la question : la loi Ferry votée par la chambre basse et condamnée par les assemblées départementales ; c’est sous l’impression de ces deux manifestations contradictoires que la cause de la liberté de l’enseignement va se présenter devant la chambre haute.

Pour être complet, nous devrions peut-être encore mentionner l’espèce d’agitation que plusieurs membres du gouvernement ont essayé de provoquer pendant les vacances parlementaires ; mais on nous permettra de négliger ce côté bruyant de la question. Les ovations que M. le ministre de l’instruction publique a rencontrées au cours de ses voyages circulaires, les aubades qui lui ont été données, les toasts qu’il a portés, les applaudissemens qu’il a recueillis, toute cette mise en scène fait sans doute partie des circonstances infimes de la cause ; elle n’est pas la cause elle-même, et c’est plus haut que le débat portera dans le sénat. S’il en était autrement, si les cris jumeaux de : Vive l’article 71 et de : Vive l’amnistie ! si les clameurs des portefaix de Marseille et des anciens électeurs de M. Barodet à Lyon pouvaient exercer une action quelconque sur les déterminations d’un grand corps politique, ce serait à désespérer de la politesse et de l’esprit français ; les gens de bonne compagnie n’auraient plus qu’à céder la place au naturalisme vainqueur sur toute la ligne. Mais, grâce à Dieu, le sénat n’en est pas encore à la théorie du « document humain ; » et dans le procès qu’il va juger, nous doutons qu’il s’attache à de vaines démonstrations. Les seuls documens sérieux sur lesquels puisse se fonder sa décision sont précisément ceux qu’on vient d’indiquer : le vote de la chambre des députés et les vœux émis dans leur dernière session par nos assemblées départementales. Il y a là un terrain de discussion solide et pratique à la fois où nous voudrions, nous aussi, nous établir, afin de corroborer, s’il se peut, nos précédentes observations par l’étude et l’appréciation de faits plus récens.


I

Il serait puéril et nous n’avons pas, on le pense bien, la prétention de contester la valeur du vote rendu par la chambre des députés. M. le ministre de l’instruction publique a obtenu dans ce premier engagement un succès complet ; ses argumens ont porté, sa parole a été applaudie, enfin il a eu sa loi. Il s’est rencontré dans