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du pays par le peu de demandes d’achat d’esclaves blanches.
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On en a amené quelques-unes de la Circassie et de la Géorgie,
On en a amené quelques-unes de la Circassie et de la Géorgie,
après leur avoir fait donner à Gonstantinople une espèce d’éducation
après leur avoir fait donner à Constantinople une espèce d’éducation
préparatoire, et leur avoir fait apprendre la musique
préparatoire, et leur avoir fait apprendre la musique
et autres arts d’agrément. Les esclaves blanches étant souvent
et autres arts d’agrément. Les esclaves blanches étant souvent
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dames libres de l’Égypte, sont classées dans l’opinion générale
dames libres de l’Égypte, sont classées dans l’opinion générale
bien plus haut que ces dernières. Ces esclaves sont richement
bien plus haut que ces dernières. Ces esclaves sont richement
habillées, les cadeaux en bijoux de valeur leur sont prodigués,
habillées, les cadeaux en bijoux de valeur leur sont prodigués,
et elles vivent dans le luxe et l’aisance, de sorte que, lorsqu’on
et elles vivent dans le luxe et l’aisance, de sorte que, lorsqu’on
ne les force pas à la servitude, leur position semble fort heureuse.
ne les force pas à la servitude, leur position semble fort heureuse.
On en trouve la preuve dans le refus de plusieurs
On en trouve la preuve dans le refus de plusieurs
femmes grecques qui avaient été placées dans des harems de
femmes grecques qui avaient été placées dans des harems de
l’Égypte, et qui, lors de la cessation de la guerre avec la Grèce,
l’Égypte, et qui, lors de la cessation de la guerre avec la Grèce,
ont refusé la liberté qui leur était offerte ; car on ne peut supposer
ont refusé la liberté qui leur était offerte ; car on ne peut supposer
que toutes ignoraient la position de leurs parents et qu’elles aient pu craindre de s’exposer à l’indigence en les rejoignant.
que toutes ignoraient la position de leurs parents et qu’elles aient pu craindre de s’exposer à l’indigence en les rejoignant.
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ont épuisés de corps et d’esprit, ne sont pas heureuses, exposées qu’elles sont à être vendues ou émancipées sans moyens
ont épuisés de corps et d’esprit, ne sont pas heureuses, exposées qu’elles sont à être vendues ou émancipées sans moyens
d’existence à la mort de leur maître ou de leur maîtresse, et à
d’existence à la mort de leur maître ou de leur maîtresse, et à
passer ainsi en d’autres mains, si elles n’ont point d’enfant,
passer ainsi en d’autres mains, si elles n’ont point d’enfant,
ou bien à se voir réduites à épouser quelque humble artisan
ou bien à se voir réduites à épouser quelque humble artisan
qui ne peut leur procurer l’aisance à laquelle on les a habituées.
qui ne peut leur procurer l’aisance à laquelle on les a habituées.


Les esclaves femelles, dans les maisons des personnes de la
Les esclaves femelles, dans les maisons des personnes de la
classe moyenne en Égypte , sont généralement mieux traitées
classe moyenne en Égypte, sont généralement mieux traitées
que celles qui entrent dans les harems des riches. Si elles sont
que celles qui entrent dans les harems des riches. Si elles sont
concubines, ce qui est presque inévitable, elles n’ont point de
concubines, ce qui est presque inévitable, elles n’ont point de

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APPENDICE.

du pays par le peu de demandes d’achat d’esclaves blanches. On en a amené quelques-unes de la Circassie et de la Géorgie, après leur avoir fait donner à Constantinople une espèce d’éducation préparatoire, et leur avoir fait apprendre la musique et autres arts d’agrément. Les esclaves blanches étant souvent les seules compagnes, devenant même quelquefois les épouses des Turcs de la haute volée, et étant estimées au-dessus des dames libres de l’Égypte, sont classées dans l’opinion générale bien plus haut que ces dernières. Ces esclaves sont richement habillées, les cadeaux en bijoux de valeur leur sont prodigués, et elles vivent dans le luxe et l’aisance, de sorte que, lorsqu’on ne les force pas à la servitude, leur position semble fort heureuse. On en trouve la preuve dans le refus de plusieurs femmes grecques qui avaient été placées dans des harems de l’Égypte, et qui, lors de la cessation de la guerre avec la Grèce, ont refusé la liberté qui leur était offerte ; car on ne peut supposer que toutes ignoraient la position de leurs parents et qu’elles aient pu craindre de s’exposer à l’indigence en les rejoignant. Mais il est hors de doute que quelques-unes d’entre elles sont, du moins momentanément, heureuses ; cependant on est porté à croire que le plus grand nombre, destinées à servir leurs compagnes de captivité plus favorisées, ou les dames turques, ou bien forcées de recevoir les caresses de quelque vieillard opulent, ou d’hommes que les excès de toute espèce ont épuisés de corps et d’esprit, ne sont pas heureuses, exposées qu’elles sont à être vendues ou émancipées sans moyens d’existence à la mort de leur maître ou de leur maîtresse, et à passer ainsi en d’autres mains, si elles n’ont point d’enfant, ou bien à se voir réduites à épouser quelque humble artisan qui ne peut leur procurer l’aisance à laquelle on les a habituées.

Les esclaves femelles, dans les maisons des personnes de la classe moyenne en Égypte, sont généralement mieux traitées que celles qui entrent dans les harems des riches. Si elles sont concubines, ce qui est presque inévitable, elles n’ont point de