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(Bl., VII, 105), et dans sa ''Complainte ci la Royne mere'', qui est de la
(Bl., VII, 105), et dans sa ''Complainte à la Royne mere'', qui est de la
même année, il accuse 37 ans passés (Bl., III, 371). Dans une ''Elegie''
même année, il accuse 37 ans passés (Bl., III, 371). Dans une ''Elegie''
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''au roy {{lié|Charles IX}}'' qui fut composée en novembre 1565, il se donne
40 ans (Bl., III, 317). Enfin dans une ''Rép. à Charles IX'', il accuse
40 ans (Bl., III, 317). Enfin dans une ''Rép. à {{lié|Charles IX}}'', il accuse
22 ans de plus que ce roi, lequel est né le 27 juin 1550 (Bl., III, 259).
22 ans de plus que ce roi, lequel est né le 27 juin 1550 (Bl., III, 259).
— D’après ces textes il se fait naître en 1524, en 1525, en 1526 et même
— D’après ces textes il se fait naître en 1524, en 1525, en 1526 et même
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apparition sur le coup de minuit.
apparition sur le coup de minuit.


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compensations. Bayle critique avec raison ces « reflexions peu judicieuses »,
compensations. Bayle critique avec raison ces « reflexions peu judicieuses »,
qu’on retrouve chez De Thou. « Voilà, dit-il, une belle compensation
qu’on retrouve chez De Thou. « Voilà, dit-il, une belle compensation

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ET CRITIQUE

belle maitresse » (Bl., VII, 127). Le portrait de Rons. qui parut en tête des Amours de sept. 1552 est accompagné de cette mention : « Anno aetatis 27. » Dans une ode qui parut en 1556, mais peut avoir été composée avant sept. 1555, il dit qu’il n’a que trente ans (Bl. II, 483). Dans sa Rép. aux injures, qui est de mars 1563, il se dit dans sa 37e année (Bl., VII, 105), et dans sa Complainte à la Royne mere, qui est de la même année, il accuse 37 ans passés (Bl., III, 371). Dans une Elegie au roy Charles IX qui fut composée en novembre 1565, il se donne 40 ans (Bl., III, 317). Enfin dans une Rép. à Charles IX, il accuse 22 ans de plus que ce roi, lequel est né le 27 juin 1550 (Bl., III, 259). — D’après ces textes il se fait naître en 1524, en 1525, en 1526 et même en 1528. Il y a des chances pour qu’il se soit le plus souvent rajeuni et que la vérité se trouve dans son autobiographie, où il écrit :

Sans te tromper ne moi (var. de 1554) je dirai verité
Mon Belleau sans mentir (var. de 1560)
Et de l’an et du jour de ma nativité.

Ensuite, quel est au juste le jour de sa naissance ? Becq de Fouquières (Poés. choisies de Rons., p. xiv, note), déclare le problème insoluble, l’indication donnée par Ronsard ne correspondant pas à l’Art de vérif. les dates, d’après lequel le 11 septembre 1524 était un dimanche, et le 11 septembre 1525 un lundi. — Pour H. Longnon, Ronsard est né le 2 septembre 1525, qui était bien un samedi (Positions de thèse de l’Ec. des Chartes, 1904, p. 82). Mais dans ce cas on devrait admettre que Ronsard est resté toute sa vie dans l’ignorance de son jour natal, ce qui est peu vraisemblable, ou bien qu’il s’est vieilli d’une année en plusieurs endroits de ses œuvres, ce qui l’est encore moins. Certes la conjecture est intéressante, le poète ayant pu confondre dans la lecture de son « livre de raison » le chiffre romain II avec le chiffre arabe 11 (Brunetière, Hist. de la Litt. fr. classique, tome I, p. 327).

Toutefois, jusqu’à plus ample information, je pense qu’il faut s’en tenir à la date traditionnelle, celle que Binet a adoptée. En effet, Ronsard a pu avoir une légère défaillance de mémoire pour le quantième ou le jour de la semaine, lorsqu’il rédigea en 1554, à 30 ans, son autobiographie poétique. Ensuite (et ce serait une preuve curieuse des exigences de notre versification) de deux choses l’une : ou il est né le samedi, auquel cas il ne pouvait écrire sans faire un vers faux « le dixiesme de Septembre » ; ou il est né le dimanche, auquel cas il ne pouvait écrire sans faire un vers faux « le jour d’un Dimanche ». Il a ingénieusement tranché la difficulté en laissant penser qu’il fit son apparition sur le coup de minuit.

p. 4, l. 6. — rencontre. C’est pousser vraiment loin le système des compensations. Bayle critique avec raison ces « reflexions peu judicieuses », qu’on retrouve chez De Thou. « Voilà, dit-il, une belle compensation et la France bien dédommagée de la prison de son Roi !... Cette pensée de Cl. Binet ne pourrait estre soufferte que dans quelque poésie de panégyriste ; encore y auroit-elle besoin d’indulgence, et n’éviteroit jamais la censure d’hyperbole froide parmi les gens de goût.