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ACTE I, SCÈNE I.

où cette même étoile, qui est à l’occident du pôle, avait fait son voyage jusqu’à éclairer cette partie du ciel où elle flamboie à présent, Marcellus et moi, la cloche sonnant alors une heure.

marcellus.—Paix ! supprime le reste regarde, le voici qui revient.

(L’ombre entre.)

bernardo.—C’est la même apparence que celle du roi qui est mort.

marcellus.—Toi qui es un savant, parle-lui, Horatio.

bernardo.—Ne ressemble-t-il pas au roi ? Observe-le, Horatio.

horatio.—Tout semblable. Il me bouleverse de peur et d’étonnement.

bernardo.—Il voudrait qu’on lui parlât.

marcellus.—Parle-lui, Horatio.

horatio.—Qui es-tu, toi qui usurpes ensemble cette heure de la nuit et cette forme noble et guerrière sous laquelle la majesté du Danemark, maintenant ensevelie, a pour un temps marché ? Au nom du ciel, je te somme : parle.

marcellus.—Il est offensé.

bernardo.—Vois, il s’éloigne avec hauteur.

(L’ombre s’en va.)

horatio.—Arrête ; parle, parle ; je te somme de parler.

marcellus.—Il est parti et ne répondra pas.

bernardo.—Eh bien Horatio, vous tremblez, et vous êtes tout pâle ; ceci n’est-il pas quelque chose de plus que de l’imagination ? Qu’en pensez-vous ?

horatio.—Devant mon Dieu, je ne pourrais pas le croire, sans le sensible et sûr témoignage de mes propres yeux.

marcellus.—Ne ressemble-t-il pas au roi ?

horatio. —Comme tu te ressembles à toi-même. C’est bien là la même armure qu’il portait lorsqu’il combattit le Norwégien ambitieux ce fut ainsi qu’un jour il fronça le sourcil lorsque, dans une conférence furieuse, il arracha le Polonais de son traîneau et l’étendit sur la glace. Cela est étrange !