« Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/85 » : différence entre les versions

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Et qu’il eut vu de quoi il s’agissait,
Il commença à se parler ainsi :
« Malheur à moi, sœur d’adoption,
Malheur, si je vais vers toi !
Mais plus grand malheur, si je reste !
Je ne crains point le sultan ni ta mère,
Mais je crains Dieu et saint Jean.
J’irai donc, dussé-je y laisser ma vie ! »

Alors il renvoya le Tartare,
Mais sans lui dire ce qu’il avait résolu ;
Et il se rendit dans la tour élevée,
Pour revêtir ses habits de voyage.
Sur ses épaules il jeta sa pelisse de peau de loup,
Mit sur sa tête un bonnet pareil,
Suspendit à sa ceinture son sabre damasquiné,
Et tira du râtelier sa plus forte lance.
Ensuite il descendit près de son Scharatz,
Le sangla de sept fortes courroies,
Attacha une outre remplie de vin
Au côté droit du Scharatz,
Au côté gauche sa pesante massue,
De façon que la selle ne penche ni deçà ni delà ;
Et, se jetant enfin sur le dos de son coursier,
Il prit au grand trot la route de Stamboul.

Lorsqu’il arriva devant ses blanches murailles,
Il n’alla point chez le sultan ni chez le vizir ;
Il préféra l’hôtellerie nouvellement bâtie,