« Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/231 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
 
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nr||{{sc|sabine}}|225}}
{{nr||{{sc|sabine}}|225|t=<hr/>|b=<hr/>}}

Dernière version du 13 juillet 2020 à 17:01

Cette page a été validée par deux contributeurs.

225
sabine

tait par cette ouverture affreusement béante que les vers se couleraient.

Il y eut un silence ; la vieille femme, fatiguée de sa journée, exprimait dans le ton et l’allure une irritation sourde. — Quand on était pauvre, est-ce que l’on devait avoir des fantaisies comme les riches ? Est-ce qu’on mettait à contribution le temps des voisins comme cette petite le faisait ? Qu’est-ce que ça signifiait ces sentimentalités-là, de couper les cheveux à un mort. Avait-elle de quoi donner à encadrer les boucles de sa mère, dans une baguette en bois noir, sous un verre bombé, entre de grandes marges de papier blanc ? Cela se passait chez les gens très comme il faut, qui se commandaient des médaillons ornementés de sculptures en pâte, et surmontés d’une inscription moulée en belle écriture gothique comme par exemple : « — Regrets et souvenirs », — et autres choses semblables, ainsi que le mari de la mercière d’en face s’en était payé le luxe pour une mèche de cheveux de sa défunte femme. Elle, Frissonnette, gagnait trois francs chaque semaine ; presque rien sans doute, mais enfin on la nourrissait ; avec du temps et beaucoup d’économie, elle pourrait s’acquitter envers les voisins qui apportaient quelques petits secours depuis deux mois. Il ne fallait pas croire qu’elle, Mme Lebas, réclamât rien, quoiqu’elle en fût pour sept francs cinquante de sa bourse. — Oh ! mon Dieu, elle les abandonnait de bon cœur, ses sept francs ; ce qu’elle en disait n’avait pas pour but de rappeler les privations que