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sabine

c’est au contraire ce front en démence, ce sont ces bras impérieux qui m’emportent fasciné… je le sais… Dieu ! faut-il qu’elle soit à moi ? Pourquoi les désordres d’Arroukba m’ont-ils laissé intacte une paternité qui me rend plus méprisable que cette femme ne put jamais l’être ?

Il redevint pâle et mordit son mouchoir.

— Ce mariage, réfléchissait-il, ce mariage va la sauver. Y arrivera-t-elle ? Que dira ce M. Raimbaut amené par Mme de Sérigny ? S’effraiera-t-il d’une organisation toujours prête à s’emballer jusqu’aux nues pour s’y dérober comme une déesse qui, faisant signe à son nuage familier de descendre, s’y étend et remonte avec lui en son empyrée ? — Puis-je être coupable, après tout, de l’insubjugable désir qui me serre de ses triples nœuds sans que j’aie même le temps de crier gare ? — Ah ! poursuivit le peintre en se levant, et en s’étreignant de fureur les poignets derrière lui, il y a des jours où je me répète que Renée a été dupe d’Arroukba, et que Sabine ne m’est rien. Si cela était, pourtant ?… je ne serais alors qu’un homme comme un autre. Et pourquoi cela ne serait-il pas ? Si cette créature sortait de mon flanc, elle n’y allumerait pas l’inceste !…

Mais il se rasseyait livide.

— Bah ! sophistes que nous sommes, est-ce que tous les vices ne sont point dans l’humaine nature ? Est-ce que j’ai le droit d’être autre chose que ce que sont mes pareils : un dépravé ? — Insensé ! tu oses te dire qu’elle n’est pas ton enfant parce que tu