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choses inférieures. Les partisans à outrance de l’éclectisme n’y contredisaient nullement. Ils s’étonnaient plutôt de m’entendre réclamer contre un pareil mélange. « Ces rapprochemens que vous condamnez ne sont qu’éphémères ; il n’y a pas lieu de s’en inquiéter. »

Ephémères, c’est possible ! mais ils ont duré assez pour rejeter toute une génération hors de ses voies naturelles ; sans compter, qu’il en reste toujours quelque chose de fâcheux pour la génération qui succède.

N’avons-nous pas, d’ailleurs, après l’Allemagne, admiré l’Angleterre ? Demain ce sera le tour de l’Amérique. A mon avis, ce genre d’invasion est plus périlleux pour un pays comme le nôtre que l’invasion d’une armée.

La force de résistance réside dans l’affirmation du moi, individu ou nation. Si nous voulons durer, gardons-nous, serrons nos rangs dans une même pensée : l’unité de la patrie.

Aux jeunes qui sont dans toute leur énergie, n’ayant pas fait leur œuvre, je ne me lasserai pas de répéter le conseil que je me suis bien souvent donné à moi-même :

Efforcez-vous de marcher sur un rail, sans déviation, ni à droite ni à gauche. Ayez un but précis, ne vous laissez pas détourner par l’accessoire. Vous y viendrez plus tard avec moins d’inconvénient, ou même utilement peut-être. Mais en commençant, soyez Français d’abord, puis, gardez l’esprit de suite, fuyez la dispersion qui énerve la volonté.

L’effacement de la personnalité, chez les jeunes, tient surtout à l’éparpillement. Si vous êtes concentrés, sérieux et forts dans votre carrière, la France, qui est vous-mêmes, recommencera ; les influences de mort ne pourront plus rien contre elle.

Je la sens plus affaiblie que malade. Pourquoi donc affaiblie ? Par la désunion qui est en vous-mêmes, autant que par les partis qui la divisent !

Vous réunir dans une pensée patriotique serait déjà bien ; mais, en outre, que chacun de vous, dans la solitude, la serve encore ! Pour aider au renouvellement de la France, n’attendez pas les autres, commencez par vous réformer vous-mêmes.

Vous croyez la chose difficile ? Mais non, rien n’est plus simple ; vous y arriverez par le travail, le sacrifice volontaire de chaque jour, par la pratique des vertus efficaces, excellente hygiène d’ailleurs pour l’âme. Alors la France sera relevée, sauvée par vous, et vous par elle.

N’en doutez pas, l’avenir est en vous, dans voire cœur. Il est là, ou il n’est point. Les obstacles de même sont en vous. Pour les aplanir, en triompher, il faut seulement la volonté