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atteint Moscou, fût parvenu — comme il avait fait de l’armée autrichienne en 1803 et de l’armée prussienne eu 1806 — à disperser l’armée russe de 120.000 hommes qui se trouvait sur la route de Kalouga, l’entrée des Français dans la seconde capitale de l’Empire eût selon toutes les probabilités amené la paix, bien qu’une énorme partie du territoire russe restât encore libre.
atteint Moscou, fût parvenu — comme il avait fait de l’armée autrichienne en 1805 et de l’armée prussienne en 1806 — à disperser l’armée russe de {{formatnum:120000}} hommes qui se trouvait sur la route de Kalouga, l’entrée des Français dans la seconde capitale de l’Empire eût selon toutes les probabilités amené la paix, bien qu’une énorme partie du territoire russe restât encore libre.


En 1805 lorsque l’armée française se fut emparée de Vienne et des deux tiers des États autrichiens, comme il lui restait à se mesurer avec l’armée russe, il fallut encore la victoire d’Austerlitz pour décider du sort de la campagne. Mais après cette bataille, l’empereur Alexandre n’ayant pas d’autre armée à proximité, la paix devint inévitable quoique la Hongrie entière fut encore inoccupée. Il est vraisemblable même que, si les Russes eussent rejoint les Autrichiens sur le Danube et eussent partagé leur défaite, la prise de Vienne n’eût pas été nécessaire et que la paix se fût déjà imposée a Linz.
En 1805 lorsque l’armée française se fut emparée de Vienne et des deux tiers des États autrichiens, comme il lui restait à se mesurer avec l’armée russe, il fallut encore la victoire d’Austerlitz pour décider du sort de la campagne. Mais après cette bataille, l’empereur Alexandre n’ayant pas d’autre armée à proximité, la paix devint inévitable quoique la Hongrie entière fut encore inoccupée. Il est vraisemblable même que, si les Russes eussent rejoint les Autrichiens sur le Danube et eussent partagé leur défaite, la prise de Vienne n’eût pas été nécessaire et que la paix se fût déjà imposée à Linz.


Dans d’autres circonstances la conquête entière de l’État ne suffit pas. C’est ainsi qu’en 1807, en Prusse, les Français n’ayant remporté qu’une victoire indécise sur l’armée russe de secours à Eylau, il leur fallut encore remporter la bataille décisive de Friedland pour obtenir le même résultat qu’en 1805 à Austerlitz.
Dans d’autres circonstances la conquête entière de l’État ne suffit pas. C’est ainsi qu’en 1807, en Prusse, les Français n’ayant remporté qu’une victoire indécise sur l’armée russe de secours à Eylau, il leur fallut encore remporter la bataille décisive de Friedland pour obtenir le même résultat qu’en 1805 à Austerlitz.


On voit de nouveau ici que ce ne sont pas les causes générales qui décident du résultat. Les causes individuelles qui ne ss révèlent que sur les lieux mêmes, un grand nombre de causes morales dont on ne parle jamais, de petits accidents, le hasard même exercent souvent une influence décisive.
On voit de nouveau ici que ce ne sont pas les causes générales qui décident du résultat. Les causes individuelles qui ne se révèlent que sur les lieux mêmes, un grand nombre de causes morales dont on ne parle jamais, de petits accidents, le hasard même exercent souvent une influence décisive.


La théorie doit donc se borner à recommander de ne jamais perdre de vue les rapports dominants et les intérêts actuels des deux États. Par leur combinaison, en effet, ces rapports et ces intérêts déterminent de part
La théorie doit donc se borner à recommander de ne jamais perdre de vue les rapports dominants et les intérêts actuels des deux États. Par leur combinaison, en effet, ces rapports et ces intérêts déterminent de part

Version du 15 avril 2021 à 09:33

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le plan de guerre.

atteint Moscou, fût parvenu — comme il avait fait de l’armée autrichienne en 1805 et de l’armée prussienne en 1806 — à disperser l’armée russe de 120 000 hommes qui se trouvait sur la route de Kalouga, l’entrée des Français dans la seconde capitale de l’Empire eût selon toutes les probabilités amené la paix, bien qu’une énorme partie du territoire russe restât encore libre.

En 1805 lorsque l’armée française se fut emparée de Vienne et des deux tiers des États autrichiens, comme il lui restait à se mesurer avec l’armée russe, il fallut encore la victoire d’Austerlitz pour décider du sort de la campagne. Mais après cette bataille, l’empereur Alexandre n’ayant pas d’autre armée à proximité, la paix devint inévitable quoique la Hongrie entière fut encore inoccupée. Il est vraisemblable même que, si les Russes eussent rejoint les Autrichiens sur le Danube et eussent partagé leur défaite, la prise de Vienne n’eût pas été nécessaire et que la paix se fût déjà imposée à Linz.

Dans d’autres circonstances la conquête entière de l’État ne suffit pas. C’est ainsi qu’en 1807, en Prusse, les Français n’ayant remporté qu’une victoire indécise sur l’armée russe de secours à Eylau, il leur fallut encore remporter la bataille décisive de Friedland pour obtenir le même résultat qu’en 1805 à Austerlitz.

On voit de nouveau ici que ce ne sont pas les causes générales qui décident du résultat. Les causes individuelles qui ne se révèlent que sur les lieux mêmes, un grand nombre de causes morales dont on ne parle jamais, de petits accidents, le hasard même exercent souvent une influence décisive.

La théorie doit donc se borner à recommander de ne jamais perdre de vue les rapports dominants et les intérêts actuels des deux États. Par leur combinaison, en effet, ces rapports et ces intérêts déterminent de part