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les forçats du mariage

— Qu’a-t-elle dit ? soyez sincère.

— Vous savez, répondit Robert un peu hésitant, qu’une jeune fille ne s’ouvre pas facilement sur une matière aussi délicate ; mais puisqu’elle vous autorise à revenir, c’est évidemment qu’elle se sent disposée à vous aimer.

— Je l’adorerai tant, qu’il faudra bien qu’elle m’aime un peu.


Quand Robert quitta Étienne, une lutte s’établit entre sa conscience et son cœur.

Abuser ce brave garçon si confiant, lui parut une mauvaise action. D’un autre côté, puisque Juliette l’exigeait, ne devait-il pas lui montrer le dévouement le plus absolu, lui sacrifier tous ses scrupules ?

— Bah ! se dit-il, il n’aura après tout que le sort de tous les maris, et la possession de Juliette vaut bien quelques tracas domestiques.

La possession de Juliette !

À cette pensée, il sentit battre ses tempes et comme un fer rouge lui passer entre les épaules.

Quelle émotion nouvelle venait de l’envahir ? Serait-il jaloux ? Allons donc ! lui, jaloux ! Il en rit aux éclats.

Toutefois, en se rendant rue Montaigne où sa femme devait l’attendre, ce ne fut point Marcelle qui l’occupa, ce fut Juliette.

Il cherchait à se rappeler chacune des étranges