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VIE DE VOLTAIRE.

jugés sont encore plus dangereux, mais dont on doit craindre de plus les intérêts et les petites passions, et qui, plus redoutables aux hommes ordinaires, le sont surtout à ceux dont les lumières les effrayent, et dont la gloire les irrite. Il disait : J’ai les reins peu flexibles ; je, consens à faire une révérence, mais cent de suite me fatiguent.

Il applaudit donc à ces changements ; et parmi les hommes éclairés qui partageaient son opinion, il osa seul la manifester. Sans doute il ne pouvait se dissimuler avec quelle petitesse de moyens et de vues on avait laissé échapper cette occasion si heureuse de réformer la législation française, de rendre aux esprits la liberté, aux hommes leurs droits, de proscrire à la fois l’intolérance et la barbarie, de faire enfin de ce moment l’époque d’une révolution heureuse pour la nation, glorieuse pour le prince et ses ministres. Mais Voltaire était aussi trop pénétrant pour ne pas sentir que si les lois étaient les mêmes, les tribunaux étaient changés ; que si même ils avaient hérité de l’esprit de leurs prédécesseurs, ils n’avaient pu hériter de leur crédit, ni de leur audace ; que la nouveauté, en leur ôtant ce respect aveugle du vulgaire pour tout ce qui porte la rouille de l’antiquité, leur ôtait une grande partie de leur puissance ; que l’opinion seule pouvait la leur rendre, et que, pour obtenir son suffrage, il ne leur restait plus d’autre moyen que d’écouter la raison et de s’unir aux ennemis des préjugés, aux amis de l’humanité.

L'approbation que Voltaire accorda aux opérations