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saut, lorsque les Hollandais auraient achevé de cuver leur vin. Mais cette résolution ne put être exécutée avec tant de silence, qu’ils n’entendissent beaucoup de bruit dans le fort. Ils le prirent pour le prélude d’une sortie, dont Ruyter appréhenda les effets dans l’état où ses gens étaient encore. Une partie était déjà rembarquée. L’épouvante se répandit parmi les autres. Ils se jetèrent avec tant de précipitation, dans leurs chaloupes, qu’ils abandonnèrent leurs blessés, leurs attirails de guerre, et même une partie de leurs armes, tandis que les assiégés, alarmés aussi du bruit qu’ils entendaient, et le prenant pour la marche de l’ennemi qui s’avançait à l’assaut, ne se pressèrent pas moins de passer dans leurs canots. Enfin cette mutuelle terreur ayant fait fuir les uns et les autres, il ne resta dans le fort qu’un Suisse, qui, s’étant enivré dès le soir, dormait tranquillement, et n’entendit rien de ce qui se passait autour de lui ; de sorte qu’à son réveil il fut étonné de se voir tranquillement possesseur de ce poste, sans amis comme sans ennemis. D’Amblimont, qui ne fut point averti de cette double retraite, recommença dès la pointe du jour à faire jouer son artillerie ; mais, ne voyant paraître personne au fort, et n’entendant plus rien dans le camp des ennemis, dont les roseaux lui cachaient la vue, il mit à terre un sergent et quelques soldats pour aller aux observations. Ce petit détachement ne trouva que des morts, des blessés, et quelques ivrognes