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''Le piano''. ↔ En 1711, Bartolomeo Cristofori exposait, à Florence, un clavecin de nouveau système : à la place des plumes qui pinçaient la corde, ''des marteaux la frappaient''.
''Le piano''. ↔ En 1711, Bartolomeo Cristofori exposait, à Florence, un clavecin de nouveau système : à la place des plumes qui pinçaient la corde, ''des marteaux la frappaient''.
Vers 1730, l’idée était reprise par Godefroy Silbermann (de Freyberg, Saxe), ensuite propagée en Angleterre par son élève Zumpe et adoptée par Broadwood.
Vers 1730, l’idée était reprise par Godefroy Silbermann (de Freyberg, Saxe), ensuite propagée en Angleterre par son élève Zumpe et adoptée par Broadwood.
Elle s’infiltrait peu à peu chez nous malgré d’assez vives résistances&nbsp;<ref>Lettre de Voltaire à {{Mme}} du Deffant : « Un piano-forte n’est qu’un instrument de chaudronnerie à côté d’un clavecin ». 8 décembre 1774.</ref>.
Elle s’infiltrait peu à peu chez nous malgré d’assez vives résistances<ref>Lettre de Voltaire à {{Mme}} du Deffant : « Un piano-forte n’est qu’un instrument de chaudronnerie à côté d’un clavecin ». 8 décembre 1774.</ref>.
Sans doute les essais de nos facteurs n’étaient-ils point faits pour l’imposer ; ce fut Sébastien Érard qui s’en chargea.
Sans doute les essais de nos facteurs n’étaient-ils point faits pour l’imposer ; ce fut Sébastien Érard qui s’en chargea.



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INSTRUMENTS À CLAVIER

sur ces anciens instruments à cordes pincées, vu la faiblesse de leur résistance. Le poids du bras, voire même du poignet, l’attaque un peu forte, les traits en octaves briseraient cordes et mécaniques ; aussi est-ce par des groupes, des trilles, des appogiatures, des ornements, que les compositeurs d’alors faisaient remarquer telle ou telle note du texte. Nul exemple de ces procédés dans la musique d’orgue, où la durée du son dépend de notre bon plaisir, et où l’on n’accentue qu’en insistant sur cette durée.

Le piano. ↔ En 1711, Bartolomeo Cristofori exposait, à Florence, un clavecin de nouveau système : à la place des plumes qui pinçaient la corde, des marteaux la frappaient. Vers 1730, l’idée était reprise par Godefroy Silbermann (de Freyberg, Saxe), ensuite propagée en Angleterre par son élève Zumpe et adoptée par Broadwood. Elle s’infiltrait peu à peu chez nous malgré d’assez vives résistances[1]. Sans doute les essais de nos facteurs n’étaient-ils point faits pour l’imposer ; ce fut Sébastien Érard qui s’en chargea.

Élève à l’École du génie de Strasbourg, ne sentant pas en lui la vocation militaire, il vint à Paris chercher fortune. Le hasard le conduit chez un fabricant de clavecins qu’il étonne bientôt par son esprit inventif. Il y reste peu de temps. La duchesse de Villeroy dont il a réparé les instruments lui offre l’hospitalité dans son hôtel ; il y installe un atelier, et c’est là qu’il construit son premier piano.

Il en fait d’autres ; on les admire ; c’est le succès.

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  1. Lettre de Voltaire à Mme du Deffant : « Un piano-forte n’est qu’un instrument de chaudronnerie à côté d’un clavecin ». 8 décembre 1774.