« Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/203 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
 
(Aucune différence)

Dernière version du 23 juillet 2021 à 05:22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que leurs jambes ou leurs bras. Je m’étais heureusement placé avec quinze ou seize autres sur un terrain qui demeura ferme.

» Aussitôt que cette violente secousse eut cessé, chacun ne pensa qu’à s’assurer s’il lui restait quelque chose de sa maison et de sa famille. Je m’efforçai de me rendre chez moi, par-dessus les ruines des édifices dont une partie flottait sur l’eau ; mais toutes mes peines furent inutiles ; enfin je pris un canot, et, me hasardant sur la mer même, pour m’avancer à la rame vers ma maison, je rencontrai plusieurs personnes de l’un et de l’autre sexe qui flottaient sur divers matériaux. J’en pris autant que mon canot en pouvait contenir, et je continuai de ramer jusqu’à l’endroit où je croyais trouver ma maison ; mais je n’y vis que des ruines, et je ne pus me procurer aucune information sur le sort de ma famille. Il était tard. Le lendemain je me servis encore du canot pour aller de vaisseau en vaisseau : enfin le ciel me fit la grâce de retrouver ma femme et deux de mes nègres. Elle me raconta qu’à la première secousse de notre maison, elle en était sortie, en ordonnant à tout notre monde de la suivre ; qu’à peine avait-elle été dans la rue, que le sable s’était soulevé ; qu’elle était tombée avec deux de nos nègres dans une ouverture de la terre, d’où l’eau, qui était survenue à l’instant, les avait retirés ; que pendant quelque temps ils avaient été le jouet des flots, et qu’enfin ils avaient saisi une poutre, à la-