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donna dernièrement à conduire à la comédie les duchesses de Valentinois, de Villeroi, de la Feuillade, et {{Mlle}} d’Armagnac<ref>2. Sur la duchesse de VaIentinois et {{Mlle}} d’Armagnac, qui étaient sœurs, voyez tome {{rom-maj|VIII|}}, {{pg}}157, note 4, et {{pg}}158, note 5. — Sur la duchesse de Villeroi (dont le mari était neveu de la comtesse d’Armagnac), voyez ci-dessus, {{pg}}137, note 4, et {{pg}}153 — La jeune duchesse de la Feuillade était Charlotte-Thérèse Phelypeaux, fille de Balthasar, marquis de Châteauneuf, et de Marie-Marguerite de sourci. Elle fut la première femme de Louis, vicomte d’Aubusson, duc de la Feuillade et de Roannez, né en 1673, maréchal de France en 1724, un an avant sa mort. Elle mourut le 5 septembre 1697, à l’âge de vingt-deux ans, sans postérité. Le vieux maréchal de la Feuillade était mort en septembre 1693, huit ans après sa femme.</ref> et que j’étois avec elles en cinquième sur le premier banc de la loge, et pour comble de bonheur, que c’étoit ''Cinna'' qu’on joua, dont je fus plus charmé que jamais. Que de détails, et de jolis détails j’aurois à vous conter ! Mais ce sera pour une autre fois, ma lettre est assez longue. Nos Chaulnes sont en chemin, et arrivent incessamment ; c’est encore une raison qui m’a ramené ici que leur retour. Aimez toujours votre petit cousin, ma très-aimable gouvernante, et croyez-moi plus à vous mille fois que je ne puis vous le dire. Je ne finirai point sans saluer Monsieur le doyen à la tête de son vénérable chapitre, sans caresser {{Mlle}} de Martillac, ni sans entonner un ''croustillantes'' qui retentisse aux quatre coins du château. Il faut encore que j’ajoute ici un remerciement d’un plaisir que vous nous faites sans le savoir : le chevalier de Sanzei<ref>3. Frère du comte et de l’abbé de Sanzei. Il fit naufrage en janvier 1703 sur les côtes d’Espagne, auprès du Passage, avec la frégate qu’il commandait. Voyez le ''Journal'' de Dangeau, tome {{rom-maj|IX|}}, {{pg}}87.</ref>, fort joli, et filleul de {{Mme}} de Grignan, est ici ; et ne sachant où le gîter, l’abbé Bigorre nous a bien voulu ouvrir la chambre du marquis de Grignan, que nous avons meublée, et où nous l’avons établi pour le peu de temps qu’il a à être ici ; nous avons<section end="1398"/>
duchesses de Valentinois, de Villeroi, de la Feuillade, et
Mlle d`Armagnac<ref>2, et que j’étois avec elles en cinquième
sur le premier banc de la loge, et pour comble de bonheur,
que c’étoit Cinna qu'on joua, dont je fus plus
charmé2. Sur la duchesse de VaIentinois et Mlle d’Armagnac, qui étaient
sœurs, voyez tome VIII, p. I57, note 4, et p. 158, note 5. Sur
la duchesse de `Villeroi (dont le mari était neveu de la comtesse
d’Armagnac), voyez ci-desus, p. 137, note 4, et p. 153. -- La jeune
duchesse de la Feuillade était Charlotte-Thérèse Phelypeaux, fille
de Balthasar, marquis de Châteauneuf, et de Marie-Marguerite de
Fourci. Elle fut la première femme de Louis, vicomte d’Aubusson,
duc de la Feuillade et de Roannez, né en 1673, maréchal de France
en 1724, un an avant sa mort. Elle mourut le 5 septembre 1697, à
l’âge de vingt-deux ans, sans postérité. Le vieux maréchal de la Feuillade
était mort en septembre 1693, huit ans après sa femme.</ref>
et que jamais. Que de détails, et de jolis détails
j'aurois à vous conter ! Mais ce sera pour une autre fois
ma lettre est assez longue. Nos Chaulnes sont en chemin,
et arrivent incessamment ; c`est encore une raison qui
m'a ramené ici que leur retour. Aimez toujours votre
petit cousin, ma très-aimable gouvernante, et croyez-moi
plus à vous mille fois que je ne puis vous le dire. Je
ne finirai point sans saluer Monsieur le doyen à la tête
de son vénérable chapitre, sans caresser Mlle de Martillac,
ni sans entonner un ''croustillantes'' qui retentisse aux
quatre coins du château. Il faut encore que j'ajoute ici
un remerciement d’un plaisir que vous nous faites sans le
savoir : le chevalier de Sanzei<ref>3. Frère du comte et de l'abbé de Sanzei. Il fit naufrage en janvier 1703 sur les côtes d'Espagne, auprès du Passage, avec la frégate qu'il commandait. Voyez le ''Journal'' de Dangeau, tome IX, p. 87.</ref>, fort joli, et filleul de
Mme de Grignan, est ici ; et ne sachant où le gîter, l'abbé
Bigorre nous a bien voulu ouvrir la chambre du marquis
de Grignan, que nous avons meublée, et où nous l’avons
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1694 donna dernièrement à conduire à la comédie les duchesses de Valentinois, de Villeroi, de la Feuillade, et Mlle  d’Armagnac[1] et que j’étois avec elles en cinquième sur le premier banc de la loge, et pour comble de bonheur, que c’étoit Cinna qu’on joua, dont je fus plus charmé que jamais. Que de détails, et de jolis détails j’aurois à vous conter ! Mais ce sera pour une autre fois, ma lettre est assez longue. Nos Chaulnes sont en chemin, et arrivent incessamment ; c’est encore une raison qui m’a ramené ici que leur retour. Aimez toujours votre petit cousin, ma très-aimable gouvernante, et croyez-moi plus à vous mille fois que je ne puis vous le dire. Je ne finirai point sans saluer Monsieur le doyen à la tête de son vénérable chapitre, sans caresser Mlle  de Martillac, ni sans entonner un croustillantes qui retentisse aux quatre coins du château. Il faut encore que j’ajoute ici un remerciement d’un plaisir que vous nous faites sans le savoir : le chevalier de Sanzei[2], fort joli, et filleul de Mme  de Grignan, est ici ; et ne sachant où le gîter, l’abbé Bigorre nous a bien voulu ouvrir la chambre du marquis de Grignan, que nous avons meublée, et où nous l’avons établi pour le peu de temps qu’il a à être ici ; nous avons

  1. 2. Sur la duchesse de VaIentinois et Mlle  d’Armagnac, qui étaient sœurs, voyez tome VIII, p. 157, note 4, et p. 158, note 5. — Sur la duchesse de Villeroi (dont le mari était neveu de la comtesse d’Armagnac), voyez ci-dessus, p. 137, note 4, et p. 153 — La jeune duchesse de la Feuillade était Charlotte-Thérèse Phelypeaux, fille de Balthasar, marquis de Châteauneuf, et de Marie-Marguerite de sourci. Elle fut la première femme de Louis, vicomte d’Aubusson, duc de la Feuillade et de Roannez, né en 1673, maréchal de France en 1724, un an avant sa mort. Elle mourut le 5 septembre 1697, à l’âge de vingt-deux ans, sans postérité. Le vieux maréchal de la Feuillade était mort en septembre 1693, huit ans après sa femme.
  2. 3. Frère du comte et de l’abbé de Sanzei. Il fit naufrage en janvier 1703 sur les côtes d’Espagne, auprès du Passage, avec la frégate qu’il commandait. Voyez le Journal de Dangeau, tome IX, p. 87.