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MAINE (Louis Aug. DE BOURBON, duc du), fils dé Louis XIV et de Mme de Montespan, né en 1670, fut élevé par Mme de Mainteuon et jouit de l'affection particulière du roi, qui, après l'avoir légitimé, lui donna le rang de prince du sang, et le déclara en 1714 habile à succéder; mais, à la mort de Louis, le duc d'Orléans, à qui il avait disputé sans succès la régence, le dépouilla de ses prérogatives. La duchesse du Maine, irritée, fit alors entrer son mari dans la conspiration ourdie par Cellamare ; mais l'intrigue ayant été découverte, le duc fut enfermé à la citadelle de Doullens (1718). Cependant il se réconcilia avec le Régent, et fut même revêtu de hautes dignités, qu'il conserva jusqu'à sa mort (1736). Ce prince avait de belles qualités; mais son apathie et sa timidité le rendaient incapable des grandes choses. — Il avait épousé Anne Louise de Bourbon, petiie-fille du grand Condé, morte en 1753, à 77 ans. C'était une femme vive et ambitieuse; elle conspira pour son mari avec Cellamare et fut comme lui mise en prison, mais elle ne vit point avec le même calme que ce prince le pouvoir lui échapper. Le duc et la duchesse du Maine habitaient Sceaux, dont ils firent un séjour charmant et où ils tenaient une petite cour.
MAINE (Louis Aug. DE BOURBON, duc du), fils dé Louis XIV et de Mme de Montespan, né en 1670, fut élevé par Mme de Mainteuon et jouit de l'affection particulière du roi, qui, après l'avoir légitimé, lui donna le rang de prince du sang, et le déclara en 1714 habile à succéder; mais, à la mort de Louis, le duc d'Orléans, à qui il avait disputé sans succès la régence, le dépouilla de ses prérogatives. La duchesse du Maine, irritée, fit alors entrer son mari dans la conspiration ourdie par Cellamare ; mais l'intrigue ayant été découverte, le duc fut enfermé à la citadelle de Doullens (1718). Cependant il se réconcilia avec le Régent, et fut même revêtu de hautes dignités, qu'il conserva jusqu'à sa mort (1736). Ce prince avait de belles qualités; mais son apathie et sa timidité le rendaient incapable des grandes choses. — Il avait épousé Anne Louise de Bourbon, petiie-fille du grand Condé, morte en 1753, à 77 ans. C'était une femme vive et ambitieuse; elle conspira pour son mari avec Cellamare et fut comme lui mise en prison, mais elle ne vit point avec le même calme que ce prince le pouvoir lui échapper. Le duc et la duchesse du Maine habitaient Sceaux, dont ils firent un séjour charmant et où ils tenaient une petite cour.


MAINE DE BIRAN (Marie Franc.), philosophe, né en 1766 à Bergerac, m. en 1824, était fils d'un médecin. Il fut élu en 1797 membre du Conseil des Cinq-Cents et fut sous l'Empire sous-préfet de Bergerac. Elu en 1809 membre du Corps législatif, il fil partie avec Laine de la commission qui dès 1813 protesta contre le despotisme impérial; il siégea également à la Chambre des Députés sous la Restauration, et fut nomme en 1816 conseiller d'État. Il cultiva avec succès la philosophie, et fut peut-être le métaphysicien le plus profond de son temps. D'abord disciple de Con-dillac et de Cabanis, il s'éloigna bientôt de cette école, et s'attacha surtout à rétablir les droits de la puissance active et tolonlaire, méconnue par ses maîtres. Il débuta par un Mémoire sur l'Influence de l'habitude, qui l'ut couronné par l'Institut en 1802; donna en 1805 un mémoire sur la Décomposition de la pensée, également couronné; envoya aux académies de Copenhague et de Berlin des travaux non moins remarquables ; rédigea pour la Biographie universelle un article profond sur Leibnitz, et composa peu avant sa mort ses Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral, qui renferment son dernier mot. M. Cousin a publié ses OEuvres philosophiques, Paris, 1841, 4 vol. in-8. M. Naville, de Genève, a publié en 1857 : Maine de Biran, sa vie et ses pensées, et a donné eu 1859 ses OEuvres inédites.
MAINE DE BIRAN (Marie Franc.), philosophe, né en 1766 à Bergerac, m. en 1824, était fils d'un médecin. Il fut élu en 1797 membre du Conseil des Cinq-Cents et fut sous l'Empire sous-préfet de Bergerac. Elu en 1809 membre du Corps législatif, il fil partie avec Laine de la commission qui dès 1813 protesta contre le despotisme impérial; il siégea également à la Chambre des Députés sous la Restauration, et fut nomme en 1816 conseiller d'État. Il cultiva avec succès la philosophie, et fut peut-être le métaphysicien le plus profond de son temps. D'abord disciple de Con-dillac et de Cabanis, il s'éloigna bientôt de cette école, et s'attacha surtout à rétablir les droits de la puissance active et tolonlaire, méconnue par ses maîtres. Il débuta par un Mémoire sur l'Influence de l'habitude, qui l'ut couronné par l'Institut en 1802; donna en 1805 un mémoire sur la Décomposition de la pensée, également couronné; envoya aux académies de Copenhague et de Berlin des travaux non moins remarquables ; rédigea pour la Biographie universelle un article profond sur Leibnitz, et composa peu avant sa mort ses Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral, qui renferment son dernier mot. M. Cousin a publié ses Œuvres philosophiques, Paris, 1841, 4 vol. in-8. M. Naville, de Genève, a publié en 1857 : Maine de Biran, sa vie et ses pensées, et a donné eu 1859 ses Œuvres inédites.


MAINE-ET-LODiE (dép. de), entre ceux de la Mayenne au N., d'Indre-et-Loire à l'E., delà Vienne au S. E., desDeux-Sèvresau S., de la Vendée au S. O., de la Loire-Inf. à l'O., et d'Ille-et-Viiaine auN.O. : 7188 k. carr.; 526 012h.; ch.-L, Angers. 11 est formé en grande partie de l'anc Anjou. Arrosé par la Loire qui le traverse de l'E. à l'O. et y reçoit, outre la Maine, qui donne son nom au dép., l'Authion, le Thoué, le Layon ut l'Èvre. Pays de plaines, inondé annuellement sur les bords de la Loire; fertile en céréales, chanvre, lin, melons, pommes de terre, etc., et produisant des vins blancs estimés ; horticulture très-avancée, favorisée par la douceur du climat. Excellents pâturages, élève de moutons et de bœufs. Fer, houille, ardoisières immenses, qui emploient 2000 ouvriers; marbres, granit, grès, pierres de taille, pierres à chaud, etc. Hauts fourneaux; toiles, linge de table, mouchoirs dits de Chollet, tissus de coton, teintureries. Commerce actif. — Ce dép. a 5 arr. (Angers, Segré, Baugé, Saumur, Chollet), 34 cantons, 384 communes; il appartient à la 15e division militaire, a une cour impériale résidant à Angers et forme le diocèse d'Angers.
MAINE-ET-LODiE (dép. de), entre ceux de la Mayenne au N., d'Indre-et-Loire à l'E., delà Vienne au S. E., des Deux-Sèvresau S., de la Vendée au S. O., de la Loire-Inf. à l'O., et d’Ille-et-Vilaine au N. O. : 7188 k. carr.; 526 012h.; ch.-L, Angers. 11 est formé en grande partie de l'anc Anjou. Arrosé par la Loire qui le traverse de l'E. à l'O. et y reçoit, outre la Maine, qui donne son nom au dép., l'Authion, le Thoué, le Layon ut l'Èvre. Pays de plaines, inondé annuellement sur les bords de la Loire; fertile en céréales, chanvre, lin, melons, pommes de terre, etc., et produisant des vins blancs estimés ; horticulture très-avancée, favorisée par la douceur du climat. Excellents pâturages, élève de moutons et de bœufs. Fer, houille, ardoisières immenses, qui emploient 2000 ouvriers; marbres, granit, grès, pierres de taille, pierres à chaud, etc. Hauts fourneaux; toiles, linge de table, mouchoirs dits de Chollet, tissus de coton, teintureries. Commerce actif. — Ce dép. a 5 arr. (Angers, Segré, Baugé, Saumur, Chollet), 34 cantons, 384 communes; il appartient à la 15e division militaire, a une cour impériale résidant à Angers et forme le diocèse d'Angers.


MAINFROI. V. MANFRED.
MAINFROI. V. MANFRED.
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MAÏNOTES. V. MAÏNA.
MAÏNOTES. V. MAÏNA.


MAINTENON, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), au confluent de l'Eure et de la Voise, sur le chemin de fer de Bretagne, à 19 kil. N. de Chartres; 1800 h. Magnifique château, qui remonte à Philippe-Auguste, et qui fut reconstruit par J. Cottereau, trésorier des finances sous Charles VII et Louis XI. Il fut acheté en 1674 par Louis XIV pour la veuve de Scarron, qui prit de là le nom de marquise de Main tenon; on y remarque encore l'appartement de Mme de Mainte-non, et son portrait par Mignard. Ce château appartient auj. au duc deNoailles. En 1684, un immense aqueduc fut commencé à Maintenon pour amener les eaux de l'Eure à Versailles, mais il ne fut point achevé, et il n'offre maintenant qu'une belle ruine, composée de 48 arch es. La plaine voisine est couvertes de monuments druidiques, dits Pierres de Gargantua. Collin d'Harleville naquit près de Maintenon, à Mévoisins.
MAINTENON, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), au confluent de l'Eure et de la Voise, sur le chemin de fer de Bretagne, à 19 kil. N. de Chartres; 1800 h. Magnifique château, qui remonte à Philippe-Auguste, et qui fut reconstruit par J. Cottereau, trésorier des finances sous Charles VII et Louis XI. Il fut acheté en 1674 par Louis XIV pour la veuve de Scarron, qui prit de là le nom de marquise de Main tenon; on y remarque encore l'appartement de Mme de Mainte-non, et son portrait par Mignard. Ce château appartient auj. au duc de Noailles. En 1684, un immense aqueduc fut commencé à Maintenon pour amener les eaux de l'Eure à Versailles, mais il ne fut point achevé, et il n'offre maintenant qu'une belle ruine, composée de 48 arch es. La plaine voisine est couvertes de monuments druidiques, dits Pierres de Gargantua. Collin d'Harleville naquit près de Maintenon, à Mévoisins.


MAINTENON (Françoise D'AUBIGNE, marquise "de), fille de Constant d'Aubigné et petite fille de Théodore Agrippa d'Aubigné, ami de Henri IV et chaud partisan de la Réforme, naquit en 1635 dans la prison de Niort, où ses parents étaient détenus. Son père, devenu libre, l'emmena à la Martinique en 1643; elle resta de bonne heure orpheline. Après avoir été successivement catholique et protestante, elle s'attacha définitivement au catholicisme et se fit même remarquer par une grande ferveur. Elle vivait dans un état voisin de l'indigence lorsqu'en 1652 le poète Scarron, touché de ses infortunes, l'épousa, quoique vieux et infirme, dans le seul but de lui servir de protecteur. Sa maison fut pendant quelque temps le rendez-vous de ce qu'il y avait de plus spirituel dans Paris. Devenue veuve dès 1660, elle allait retomber dans la misère quand la cour, instruite de ses malheurs, lui assura une pension de 2000 fr. Chargée par Louis XIV d'élever secrètement les enfants nés de son commerce avec Mme de Montespan (1669), elle s'acquitta de ce soin avec zèle et succès, et sut, dans cette position équivoque, garder de la dignité. Elle acquit de jour en jour plus de crédit auprès du roi, qu'elle charmai t par l'agrément et la solidité de sa conversation, et finit par faire oublier Mme de Montespan. Le roi lui donna dès 16741a terre de Maintenon, qu'il érigea pour elle en marquisat. Après la mort de la reine (1683), Louis XIV s'unit avec Mme de Maintenon par un mariage secret; on rapporte ce mariage au 12 juin de l'année» 1684. Maie de Maintenon fonda en 1685, à St-Cyr, une maison religieuse pour l'éducation des jeunes filles nobles et pauvres; Racine, à sa prière, composa pour cette maison Eslher et Athalie. A la mort de Louis XIV (1715), elle se retira à St-Cyr, et elle y resta j usqu'à sa mort (1719), livrée aux exercices d'une piété austère. On attribue communément à Mme de Maintenon une grande part aux affairés : on lui reproche d'avoir conseillé de mauvais choix, tels que ceux de Chamillard et de Villeroi, et d'avoir appuyé des mesures intolérantes, notamment la révocation | de l'édit de Nantes ; cependant cette influence funeste
MAINTENON (Françoise D'AUBIGNÉ, marquise "de), fille de Constant d'Aubigné et petite fille de Théodore Agrippa d'Aubigné, ami de Henri IV et chaud partisan de la Réforme, naquit en 1635 dans la prison de Niort, où ses parents étaient détenus. Son père, devenu libre, l'emmena à la Martinique en 1643; elle resta de bonne heure orpheline. Après avoir été successivement catholique et protestante, elle s'attacha définitivement au catholicisme et se fit même remarquer par une grande ferveur. Elle vivait dans un état voisin de l'indigence lorsqu'en 1652 le poète Scarron, touché de ses infortunes, l'épousa, quoique vieux et infirme, dans le seul but de lui servir de protecteur. Sa maison fut pendant quelque temps le rendez-vous de ce qu'il y avait de plus spirituel dans Paris. Devenue veuve dès 1660, elle allait retomber dans la misère quand la cour, instruite de ses malheurs, lui assura une pension de 2000 fr. Chargée par Louis XIV d'élever secrètement les enfants nés de son commerce avec Mme de Montespan (1669), elle s'acquitta de ce soin avec zèle et succès, et sut, dans cette position équivoque, garder de la dignité. Elle acquit de jour en jour plus de crédit auprès du roi, qu'elle charmai t par l'agrément et la solidité de sa conversation, et finit par faire oublier Mme de Montespan. Le roi lui donna dès 16741a terre de Maintenon, qu'il érigea pour elle en marquisat. Après la mort de la reine (1683), Louis XIV s'unit avec Mme de Maintenon par un mariage secret; on rapporte ce mariage au 12 juin de l'année» 1684. Maie de Maintenon fonda en 1685, à St-Cyr, une maison religieuse pour l'éducation des jeunes filles nobles et pauvres; Racine, à sa prière, composa pour cette maison Eslher et Athalie. A la mort de Louis XIV (1715), elle se retira à St-Cyr, et elle y resta jusqu'à sa mort (1719), livrée aux exercices d'une piété austère. On attribue communément à Mme de Maintenon une grande part aux affairés : on lui reproche d'avoir conseillé de mauvais choix, tels que ceux de Chamillard et de Villeroi, et d'avoir appuyé des mesures intolérantes, notamment la révocation | de l'édit de Nantes ; cependant cette influence funeste

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digo; auj. le coton est la principale culture. Plusieurs chemins de fer. — Découvert en 1497, ce pays ne commença à recevoir des colonies que de 1635 à 1654 : les Français et les Anglais y fondèrent à la fois plusieurs établissements, mais ils ne purent s’y fixer d’une manière durable, par l’effet d’hostilités continuelles avec les indigènes. Il reçut son nom des Français en 1638, en souvenir de la province française du Maine. Il fut assuré à l’Angleterre en 1712 par le traité d’Utrecht. Dès l’année 1652, le Maine s’était mis sous la protection de l’État de Massachussets; il en fut détaché en 1820, et prit le titre d’État.

MAINE (la), riv. de France, formée de la réunion de la Sarthe et de la Mayenne, qui s'unissent à 3 k. N. d'Angers, traverse celte ville, et se jette dans la Loire à 10 kil. au-dessous d'Angers. Le pont de la Maine, à Angers, s'étant rompu le 16 avril 1850 pendant le passage du 11« léger, 219 soldats y périrent.

MAINE (Louis Aug. DE BOURBON, duc du), fils dé Louis XIV et de Mme de Montespan, né en 1670, fut élevé par Mme de Mainteuon et jouit de l'affection particulière du roi, qui, après l'avoir légitimé, lui donna le rang de prince du sang, et le déclara en 1714 habile à succéder; mais, à la mort de Louis, le duc d'Orléans, à qui il avait disputé sans succès la régence, le dépouilla de ses prérogatives. La duchesse du Maine, irritée, fit alors entrer son mari dans la conspiration ourdie par Cellamare ; mais l'intrigue ayant été découverte, le duc fut enfermé à la citadelle de Doullens (1718). Cependant il se réconcilia avec le Régent, et fut même revêtu de hautes dignités, qu'il conserva jusqu'à sa mort (1736). Ce prince avait de belles qualités; mais son apathie et sa timidité le rendaient incapable des grandes choses. — Il avait épousé Anne Louise de Bourbon, petiie-fille du grand Condé, morte en 1753, à 77 ans. C'était une femme vive et ambitieuse; elle conspira pour son mari avec Cellamare et fut comme lui mise en prison, mais elle ne vit point avec le même calme que ce prince le pouvoir lui échapper. Le duc et la duchesse du Maine habitaient Sceaux, dont ils firent un séjour charmant et où ils tenaient une petite cour.

MAINE DE BIRAN (Marie Franc.), philosophe, né en 1766 à Bergerac, m. en 1824, était fils d'un médecin. Il fut élu en 1797 membre du Conseil des Cinq-Cents et fut sous l'Empire sous-préfet de Bergerac. Elu en 1809 membre du Corps législatif, il fil partie avec Laine de la commission qui dès 1813 protesta contre le despotisme impérial; il siégea également à la Chambre des Députés sous la Restauration, et fut nomme en 1816 conseiller d'État. Il cultiva avec succès la philosophie, et fut peut-être le métaphysicien le plus profond de son temps. D'abord disciple de Con-dillac et de Cabanis, il s'éloigna bientôt de cette école, et s'attacha surtout à rétablir les droits de la puissance active et tolonlaire, méconnue par ses maîtres. Il débuta par un Mémoire sur l'Influence de l'habitude, qui l'ut couronné par l'Institut en 1802; donna en 1805 un mémoire sur la Décomposition de la pensée, également couronné; envoya aux académies de Copenhague et de Berlin des travaux non moins remarquables ; rédigea pour la Biographie universelle un article profond sur Leibnitz, et composa peu avant sa mort ses Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral, qui renferment son dernier mot. M. Cousin a publié ses Œuvres philosophiques, Paris, 1841, 4 vol. in-8. M. Naville, de Genève, a publié en 1857 : Maine de Biran, sa vie et ses pensées, et a donné eu 1859 ses Œuvres inédites.

MAINE-ET-LODiE (dép. de), entre ceux de la Mayenne au N., d'Indre-et-Loire à l'E., delà Vienne au S. E., des Deux-Sèvresau S., de la Vendée au S. O., de la Loire-Inf. à l'O., et d’Ille-et-Vilaine au N. O. : 7188 k. carr.; 526 012h.; ch.-L, Angers. 11 est formé en grande partie de l'anc Anjou. Arrosé par la Loire qui le traverse de l'E. à l'O. et y reçoit, outre la Maine, qui donne son nom au dép., l'Authion, le Thoué, le Layon ut l'Èvre. Pays de plaines, inondé annuellement sur les bords de la Loire; fertile en céréales, chanvre, lin, melons, pommes de terre, etc., et produisant des vins blancs estimés ; horticulture très-avancée, favorisée par la douceur du climat. Excellents pâturages, élève de moutons et de bœufs. Fer, houille, ardoisières immenses, qui emploient 2000 ouvriers; marbres, granit, grès, pierres de taille, pierres à chaud, etc. Hauts fourneaux; toiles, linge de table, mouchoirs dits de Chollet, tissus de coton, teintureries. Commerce actif. — Ce dép. a 5 arr. (Angers, Segré, Baugé, Saumur, Chollet), 34 cantons, 384 communes; il appartient à la 15e division militaire, a une cour impériale résidant à Angers et forme le diocèse d'Angers.

MAINFROI. V. MANFRED.

MAINLAND, lie anglaise de l'Océan Atlantique, la plus grande des îles Shetland, a 138 kil. sur 55; 16000h.; ch.-l., Lerwick. Fer, cuivre. —Une des Orcades. V. POMONA.

MAÏNOTES. V. MAÏNA.

MAINTENON, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), au confluent de l'Eure et de la Voise, sur le chemin de fer de Bretagne, à 19 kil. N. de Chartres; 1800 h. Magnifique château, qui remonte à Philippe-Auguste, et qui fut reconstruit par J. Cottereau, trésorier des finances sous Charles VII et Louis XI. Il fut acheté en 1674 par Louis XIV pour la veuve de Scarron, qui prit de là le nom de marquise de Main tenon; on y remarque encore l'appartement de Mme de Mainte-non, et son portrait par Mignard. Ce château appartient auj. au duc de Noailles. En 1684, un immense aqueduc fut commencé à Maintenon pour amener les eaux de l'Eure à Versailles, mais il ne fut point achevé, et il n'offre maintenant qu'une belle ruine, composée de 48 arch es. La plaine voisine est couvertes de monuments druidiques, dits Pierres de Gargantua. Collin d'Harleville naquit près de Maintenon, à Mévoisins.

MAINTENON (Françoise D'AUBIGNÉ, marquise "de), fille de Constant d'Aubigné et petite fille de Théodore Agrippa d'Aubigné, ami de Henri IV et chaud partisan de la Réforme, naquit en 1635 dans la prison de Niort, où ses parents étaient détenus. Son père, devenu libre, l'emmena à la Martinique en 1643; elle resta de bonne heure orpheline. Après avoir été successivement catholique et protestante, elle s'attacha définitivement au catholicisme et se fit même remarquer par une grande ferveur. Elle vivait dans un état voisin de l'indigence lorsqu'en 1652 le poète Scarron, touché de ses infortunes, l'épousa, quoique vieux et infirme, dans le seul but de lui servir de protecteur. Sa maison fut pendant quelque temps le rendez-vous de ce qu'il y avait de plus spirituel dans Paris. Devenue veuve dès 1660, elle allait retomber dans la misère quand la cour, instruite de ses malheurs, lui assura une pension de 2000 fr. Chargée par Louis XIV d'élever secrètement les enfants nés de son commerce avec Mme de Montespan (1669), elle s'acquitta de ce soin avec zèle et succès, et sut, dans cette position équivoque, garder de la dignité. Elle acquit de jour en jour plus de crédit auprès du roi, qu'elle charmai t par l'agrément et la solidité de sa conversation, et finit par faire oublier Mme de Montespan. Le roi lui donna dès 16741a terre de Maintenon, qu'il érigea pour elle en marquisat. Après la mort de la reine (1683), Louis XIV s'unit avec Mme de Maintenon par un mariage secret; on rapporte ce mariage au 12 juin de l'année» 1684. Maie de Maintenon fonda en 1685, à St-Cyr, une maison religieuse pour l'éducation des jeunes filles nobles et pauvres; Racine, à sa prière, composa pour cette maison Eslher et Athalie. A la mort de Louis XIV (1715), elle se retira à St-Cyr, et elle y resta jusqu'à sa mort (1719), livrée aux exercices d'une piété austère. On attribue communément à Mme de Maintenon une grande part aux affairés : on lui reproche d'avoir conseillé de mauvais choix, tels que ceux de Chamillard et de Villeroi, et d'avoir appuyé des mesures intolérantes, notamment la révocation | de l'édit de Nantes ; cependant cette influence funeste