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Guillaume aux funérailles de son père avait ouvert la voie
Guillaume aux funérailles de son père avait ouvert la voie

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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE

cours d’allures belliqueuses et en préconisant des armements nouveaux, à l’heure où nous sommes engagés au Maroc en une délicate entreprise, nous cause des ennuis inverses. Et pendant ce temps, Sir Edward Grey permet à des membres du parlement de venir l’entretenir en groupe des affaires du Congo et d’énoncer en sa présence des accusations injurieuses contre le roi Léopold. Certainement le présent cabinet britannique détient le record de l’incorrection internationale et il est vraisemblable que ce titre peu glorieux ne risque pas de lui être enlevé avant qu’un revirement de la faveur populaire ne lui ravisse avec l’existence le droit de détenir des records. Cet événement, à la vérité, pourrait être plus prochain qu’on ne le pensait. Bien des indices montrent l’opinion anglaise mal satisfaite de la voie en laquelle s’engagent ses mandataires. Les élections partielles qui ont eu lieu récemment soulignent une tendance à s’orienter de nouveau vers les conservateurs, tant par peur des nouveautés socialistes que par obligation de sauvegarder les intérêts impériaux essentiels desquels il appert que les libéraux aujourd’hui au pouvoir n’ont ni la compréhension ni le souci.

Choses de Scandinavie.

La visite du roi Frédéric viii à Berlin n’était pas seulement probable, elle était nécessaire. Depuis que la présence de l’empereur Guillaume aux funérailles de son père avait ouvert la voie non pas aux accommodements mais aux échanges d’aménités, nul ne doutait que le nouveau souverain danois ne rendit une prompte visite à son impérial voisin. Cette visite a été marquée d’un bout à l’autre par la cordialité la plus heureuse. Le fait est extrêmement intéressant. Aucune parole n’a été échangée, aucune allusion même n’a été faite à la question du Schlésvig, de sorte qu’il est impossible d’avancer qu’en se rendant à Berlin le roi de Danemark ait renoncé en quoi que ce soit aux droits ou aux prétentions de son peuple sur la portion de l’héritage national, arrachée par la force il y a quarante ans. Il est donc possible, sans renier le passé ni engager l’avenir, d’établir un présent « habitable » pour des adversaires dont aucune concession ne saurait sceller l’accord sur la question imprescriptible qui les a dressés naguère l’un contre l’autre. Jules Ferry avait eu le sentiment d’une telle possibilité.