« Page:Allart - La Femme et la democratie de nos temps.djvu/128 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
→‎Validée : pas de modèle corr : tache sur le e, « ame » dans la graphie de l'époque
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<nowiki/>
<nowiki/>


Dieu, rattachant la continuité de l’espèce à des délices, a déposé les créatures dans le sein des femmes ;
Dieu, rattachant la continuité de l’espèce à des délices,
a déposé les créatures dans le sein des femmes ;
la femme porte l’enfant de l’homme qu’elle aime, et,
la femme porte l’enfant de l’homme qu’elle aime, et,
amante et mère, fidèle et créatrice, communique la
amante et mère, fidèle et créatrice, communique la
vie et l’émotion à cette partie d’elle-même, qui s’en
vie et l’émotion à cette partie d’elle-même, qui s’en
détachera pour supporter un jour des épreuves, montrer son {{Corr|couragé|courage}} et survivre ; l’action de la mère sur
détachera pour supporter un jour des épreuves, montrer
son courage et survivre ; l’action de la mère sur
l’enfant lui fait surveiller ses impressions pour créer
l’enfant lui fait surveiller ses impressions pour créer
une {{Corr|ame|âme}} forte : transmettant la vie par nécessité, et
une ame forte : transmettant la vie par nécessité, et
inquiète comme si elle était responsable, nulle femme
inquiète comme si elle était responsable, nulle femme
encore ne s’est élevée par la pensée à cette fonction
encore ne s’est élevée par la pensée à cette fonction
Ligne 18 : Ligne 20 :
une joie machinale ; le lait monte au sein ; la bouche
une joie machinale ; le lait monte au sein ; la bouche
de l’enfant cherche la mère ; des tendresses nouvelles
de l’enfant cherche la mère ; des tendresses nouvelles
s’éveillent chez elle : ici un tendre mélange d’émotions et de délicatesses, L’enfance de l’homme est
s’éveillent chez elle : ici un tendre mélange d’émotions
et de délicatesses. L’enfance de l’homme est
pleine de grâce ; la nature, y attachant des charmes
pleine de grâce ; la nature, y attachant des charmes
innocens, en donna l’intelligence aux mères, qui,
innocens, en donna l’intelligence aux mères, qui,
Ligne 26 : Ligne 29 :
fraîche bouche entr’ouverte, à le caresser sans qu’il
fraîche bouche entr’ouverte, à le caresser sans qu’il
s’en aperçoive, suivre ses progrès et s’amuser, sans
s’en aperçoive, suivre ses progrès et s’amuser, sans
se lasser, de ses naissans éclats de rire et de ses premiers pas. La femme, dans ce bonheur, oublie l’amour, qui ne renaîtra que trop grand, pour se livrer
se lasser, de ses naissans éclats de rire et de ses premiers
pas. La femme, dans ce bonheur, oublie l’amour,
qui ne renaîtra que trop grand, pour se livrer
à cette frêle et douce créature qu’anime un souffle de
à cette frêle et douce créature qu’anime un souffle de
vie si tremblant. Les femmes ainsi font partie de la
vie si tremblant. Les femmes ainsi font partie de la

Dernière version du 24 octobre 2021 à 11:51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111

Dieu, rattachant la continuité de l’espèce à des délices, a déposé les créatures dans le sein des femmes ; la femme porte l’enfant de l’homme qu’elle aime, et, amante et mère, fidèle et créatrice, communique la vie et l’émotion à cette partie d’elle-même, qui s’en détachera pour supporter un jour des épreuves, montrer son courage et survivre ; l’action de la mère sur l’enfant lui fait surveiller ses impressions pour créer une ame forte : transmettant la vie par nécessité, et inquiète comme si elle était responsable, nulle femme encore ne s’est élevée par la pensée à cette fonction de créer que la nature lui donne et n’a peint ce qu’une femme seule peut peindre sans que la nature soit jamais dépassée. Ne craignons pas de la suivre un moment dans ses combinaisons et ses détails : la maternité, éveillée avant que l’enfant ne soit né, dès qu’il paraît au jour se déclare dans la souffrance par une joie machinale ; le lait monte au sein ; la bouche de l’enfant cherche la mère ; des tendresses nouvelles s’éveillent chez elle : ici un tendre mélange d’émotions et de délicatesses. L’enfance de l’homme est pleine de grâce ; la nature, y attachant des charmes innocens, en donna l’intelligence aux mères, qui, subjuguées par un enchantement nouveau, passent leurs jours à regarder dormir leur enfant, à écouter avec attendrissement la légère respiration qui sort de sa fraîche bouche entr’ouverte, à le caresser sans qu’il s’en aperçoive, suivre ses progrès et s’amuser, sans se lasser, de ses naissans éclats de rire et de ses premiers pas. La femme, dans ce bonheur, oublie l’amour, qui ne renaîtra que trop grand, pour se livrer à cette frêle et douce créature qu’anime un souffle de vie si tremblant. Les femmes ainsi font partie de la religion ; à elles sont attachées les plus fortes preuves de Dieu ; chez les animaux, la femelle nous offre les mêmes lois : le lion est roi du désert, qu’il épouvante ; mais la lionne, mère, est cent fois plus redoutable :