« Aurore (Nietzsche)/Livre troisième » : différence entre les versions

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''Les vieux et les jeunes''. – « Il y a quelque chose d'immoral dans l'existence des parlements – ainsi pense encore tel ou tel –, car on a le droit d'y exprimer des opinions contre le gouvernement ! » – « Il faut toujours avoir sur les choses l'opinion que notre maître et seigneur commande ! » – c'est là le onzième commandement de certaines braves vieilles cervelles, surtout dans l'Allemagne du Nord. On en rit comme d'une mode désuète : mais autrefois c'était la morale ! Peut-être rira-t-on aussi un jour de ce qui, dans la jeune génération, à éducation parlementaire, passe maintenant pour moral : je veux dire de placer la politique des partis au-dessus de la sagesse personnelle, et de répondre à chaque question qui concerne le bien public, selon le vent dont il faut gonfler les voiles du parti. « Il faut avoir à ce sujet l'opinion qu'exige la situation du parti » – tels seraient les termes du canon. On fait maintenant, au service d'une pareille morale, toute espèce de sacrifices, jusqu'à la victoire sur soi-même et le martyre.
Assigner un rang à son peuple. - Avoir beaucoup de grandes expériences intérieures et reposer sur elles et au-dessus d'elles le regard de l'esprit - cela fait les hommes de culture qui assignent un rang à leur peuple. En France et en Italie, c'était l'affaire de la noblesse, en Allemagne, où jusqu'à présent la noblesse faisait en somme partie des pauvres d'esprit (peut-être n'est-ce plus pour longtemps), c'était l'affaire des prêtres, des professeurs et de leurs descendants.
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Version du 29 octobre 2009 à 14:14

Aurore - Livre troisième - §182 Aurore/Livre troisième Aurore - Livre troisième - §184


Les vieux et les jeunes. – « Il y a quelque chose d'immoral dans l'existence des parlements – ainsi pense encore tel ou tel –, car on a le droit d'y exprimer des opinions contre le gouvernement ! » – « Il faut toujours avoir sur les choses l'opinion que notre maître et seigneur commande ! » – c'est là le onzième commandement de certaines braves vieilles cervelles, surtout dans l'Allemagne du Nord. On en rit comme d'une mode désuète : mais autrefois c'était la morale ! Peut-être rira-t-on aussi un jour de ce qui, dans la jeune génération, à éducation parlementaire, passe maintenant pour moral : je veux dire de placer la politique des partis au-dessus de la sagesse personnelle, et de répondre à chaque question qui concerne le bien public, selon le vent dont il faut gonfler les voiles du parti. « Il faut avoir à ce sujet l'opinion qu'exige la situation du parti » – tels seraient les termes du canon. On fait maintenant, au service d'une pareille morale, toute espèce de sacrifices, jusqu'à la victoire sur soi-même et le martyre.

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