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chuchota mon oncle tout confus. Mais
chuchota mon oncle tout confus. Mais il faut pour ça qu’elle soit fâchée. Ne fais pas attention ; regarde de l’autre côté... Pourquoi as-tu parlé de Korovkine ?
il faut pour ça qu’elle soit fâchée. Ne fais pas attention ;
regarde de l’autre côté... Pourquoi as-tu parlé de Korovkine ?


Je regardais déjà de l’autre côté ; je rencontrai même le regard de
Je regardais déjà de l’autre côté ; je rencontrai même le regard de l’institutrice et il me parut bien exprimer un reproche et peut-être du mépris ; l’indignation lui empourpra les joues et je devinai n’avoir pas précisément gagné ses bonnes grâces dans mon lâche désir de rejeter sur mon oncle une part du ridicule qui m’écrasait.
l’institutrice et il me parut bien exprimer un reproche et peut-être du mépris ; l’indignation lui empourpra les joues et je
devinai n’avoir pas précisément gagné ses bonnes grâces dans mon
lâche désir de rejeter sur mon oncle une part du ridicule qui
m’écrasait.


— Parlons encore de Pétersbourg, reprit Anfissa Pétrovna, une fois calmée l’émotion qu’avait soulevée le bris de la tasse. Avec quelles délices je me rappelle notre vie en cette ravissante capitale ! Alors nous fréquentions intimement le général Polovitzine, tu te souviens, Paul ? Ah ! quelle délicieuse personne était la générale ! Quelles manières aristocratiques ! Quel beau monde ! Dites : vous l’avez probablement rencontrée... J’avoue que je vous attendais avec impatience ; j’espérais avoir tant de nouvelles de nos amis Pétersbourgeois !
— Parlons encore de Pétersbourg, reprit Anfissa Pétrovna, une
fois calmée l’émotion qu’avait soulevée le bris de la tasse. Avec
quelles délices je me rappelle notre vie en cette ravissante
capitale ! Alors nous fréquentions intimement le général
Polovitzine, tu te souviens, Paul ? Ah ! quelle délicieuse personne
était la générale ! Quelles manières aristocratiques ! Quel beau
monde ! Dites : vous l’avez probablement rencontrée... J’avoue que
je vous attendais avec impatience ; j’espérais avoir tant de
nouvelles de nos amis Pétersbourgeois !


— Je regrette infiniment, Madame, de ne pouvoir vous
— Je regrette infiniment, Madame, de ne pouvoir vous satisfaire... Excusez-moi, mais je viens de vous le dire : j’ai peu fréquenté la société de
satisfaire... Excusez-moi, mais je viens de vous le dire : j’ai peu
fréquenté la société de

Version du 1 janvier 2010 à 16:55

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chuchota mon oncle tout confus. Mais il faut pour ça qu’elle soit fâchée. Ne fais pas attention ; regarde de l’autre côté... Pourquoi as-tu parlé de Korovkine ?

Je regardais déjà de l’autre côté ; je rencontrai même le regard de l’institutrice et il me parut bien exprimer un reproche et peut-être du mépris ; l’indignation lui empourpra les joues et je devinai n’avoir pas précisément gagné ses bonnes grâces dans mon lâche désir de rejeter sur mon oncle une part du ridicule qui m’écrasait.

— Parlons encore de Pétersbourg, reprit Anfissa Pétrovna, une fois calmée l’émotion qu’avait soulevée le bris de la tasse. Avec quelles délices je me rappelle notre vie en cette ravissante capitale ! Alors nous fréquentions intimement le général Polovitzine, tu te souviens, Paul ? Ah ! quelle délicieuse personne était la générale ! Quelles manières aristocratiques ! Quel beau monde ! Dites : vous l’avez probablement rencontrée... J’avoue que je vous attendais avec impatience ; j’espérais avoir tant de nouvelles de nos amis Pétersbourgeois !

— Je regrette infiniment, Madame, de ne pouvoir vous satisfaire... Excusez-moi, mais je viens de vous le dire : j’ai peu fréquenté la société de