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Quand Ataï fil révolter les tribus contre l’occupation française pour reprendre leur liberté, on les combattit avec des obusiers de montagnes, contre des sagaies (ce qui donna la victoire à ce qu’on appelle la civilisation) sur ce qu’il est convenu d’appeler la sauvagerie.
Quand Ataï fit révolter les tribus contre l’occupation française pour reprendre leur liberté, on les combattit avec des obusiers de montagnes, contre des sagaies (ce qui donna la victoire à ce qu’on appelle la civilisation) sur ce qu’il est convenu d’appeler la sauvagerie.


C’était très beau pour les Canaques, de se dresser contre l’artillerie moderne avec la sagaie, la fronde et quelques vieux fusils à pierre obtenus par de longues années de louage à Nouméa. Mais l’issue de la lutte ne pouvait être douteuse.
C’était très beau pour les Canaques, de se dresser contre l’artillerie moderne avec la sagaie, la fronde et quelques vieux fusils à pierre obtenus par de longues années de louage à Nouméa. Mais l’issue de la lutte ne pouvait être douteuse.

Version du 18 mars 2010 à 15:39

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Quand Ataï fit révolter les tribus contre l’occupation française pour reprendre leur liberté, on les combattit avec des obusiers de montagnes, contre des sagaies (ce qui donna la victoire à ce qu’on appelle la civilisation) sur ce qu’il est convenu d’appeler la sauvagerie.

C’était très beau pour les Canaques, de se dresser contre l’artillerie moderne avec la sagaie, la fronde et quelques vieux fusils à pierre obtenus par de longues années de louage à Nouméa. Mais l’issue de la lutte ne pouvait être douteuse.

Eh bien, les bulletins de vote destinés à être emportés par le vent avec les promesses des candidats ne valent pas mieux que les sagaies contre les canons.

Pensez-vous, citoyens, que les gouvernants vous les laisseraient si vous pouviez vous en servir pour faire une révolution ?

Votre vote c’est la prière aux dieux sourds de toutes les mythologies, quelque chose comme le mugissement du bœuf flairant l’abattoir, il faudrait être bien niais pour y compter encore, de même qu’il ne faudrait pas être dégoûté pour garder des illusions sur le pouvoir, le voyant à l’œuvre il se dévoile tant mieux.

Après nous la fin du monde ! doivent se dire les tristes sires qui barbottent ensemble des pots-de-vin plus grands que la tonne de Heidelberg, — la fin de leur monde. Oui, — ce sera le commencement d’une cocène nouvelle.

Parlons des choses comme elles le méritent, est-ce que les lois qui ont la prétention d’aider au progrès ne l’enferment pas au contraire dans un cercle de fer, sans cela on ne s’en servirait pas.

Est-ce qu’un gouvernement succédant à un autre, pris ainsi dans le même filet, renfermé comme un écureuil dans la même cage (dont avec plus ou moins d’activité il tourne la roue) peut faire autre chose que son devancier ?

Est-ce que la raison d’état ne le rend pas impuissant à tout autre chose qu’à sa propre conservation pour laquelle il