« Contes et fables/Les Deux Juifs » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Phe-bot (discussion | contributions)
m Robot : Remplacement de texte automatisé (-{{[Tt]itre[ ]*\|(.*?)}} +{{Titre|\1|nocat=1}})
Phe (discussion | contributions)
transclusion
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{TextQuality|100%}}
<div class="lefttext">
<div class="lefttext">
{{Titre|[[Contes et fables]]|[[Auteur:Léon Tolstoï|Léon Tolstoï]] |[[Livre:Contes et fables|Index]] |nocat=1}}
{{Titre|[[../]]|[[Auteur:Léon Tolstoï|Léon Tolstoï]]||nocat=1}}
<br />
<br />
{{Nav
{{Nav
|[[Contes et fables/L’Assemblée l’a décidé|chapitre précédent]]
|[[../L’Assemblée l’a décidé|chapitre précédent]]
|
|
|[[Contes et fables/Un riche pauvre|chapitre suivant]]
|[[../Un riche pauvre|chapitre suivant]]
}}
}}
<br />
<br />
{{Page|Tolstoï - Contes et fables - 0206.jpg|num=206}}
<pages index="Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu" from=209 to=211 tosection=xx1 />
{{Page|Tolstoï - Contes et fables - 0207.jpg|num=207}}
{{Page|Tolstoï - Contes et fables - 0208.jpg|num=208|section=xx1}}
<br />
<br />
{{Nav
{{Nav
|[[Contes et fables/L’Assemblée l’a décidé|chapitre précédent]]
|[[../L’Assemblée l’a décidé|chapitre précédent]]
|
|
|[[Contes et fables/Un riche pauvre|chapitre suivant]]
|[[../Un riche pauvre|chapitre suivant]]
}}
}}
</div>
</div>

Version du 9 septembre 2010 à 17:27





LES DEUX JUIFS


À l’endroit même où fut construite la ville de Jérusalem, se trouvait autrefois un champ ; des Juifs y vivaient, labourant la terre et semant le blé.

Deux frères habitaient là, l’un près de l’autre ; tous deux étaient mariés.

Le cadet avait quatre enfants, et l’aîné n’en avait pas.

Après la mort de leur père, au lieu de se partager le champ, ils semèrent en commun ; et lorsque le blé fut mûr, ils en firent deux parts égales.

La nuit venue, l’aîné se coucha, mais ne put dormir : « Avons-nous bien partagé le blé ? se dit-il. Mon frère a une plus nombreuse famille que moi, il lui faut du pain pour ses enfants. Je vais y veiller tout de suite, et j’augmenterai, de mon blé, sa part, sans qu’il le sache. »

Le cadet se réveilla la nuit, et de son côté se demanda si le partage avait été équitablement fait.

« Nous sommes forts, ma femme et moi, pensa-t-il, et nous avons des enfants qui grandissent et qui nous aideront bientôt ; il y aura des bras pour travailler ! Tandis que mon frère et sa femme sont plus faibles, il faut donc grossir leur part. »

Il se leva aussitôt, prit du blé qu’il ajouta au lot de son frère.

Le lendemain matin, ils s’aperçurent que leurs parts restaient égales ; les deux frères en furent surpris, mais ni l’un ni l’autre n’en parla.

La nuit suivante, ils recommencèrent tous deux, mais chacun à une heure différente, de sorte qu’ils ne se rencontrèrent pas.

Et, de nouveau, ils retrouvèrent leurs parts égales.

Ce manège dura jusqu’au moment où ils se trouvèrent face à face.

Alors, les frères comprirent pourquoi chacun d’eux avait toujours sa part égale, et, contents l’un de l’autre, ils vécurent en bons amis, et prêts à s’aider en tout.