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C'est ainsi que se passa le temps, lentement, s'il peut encore être question de temps: qu'en sais-je, moi! Mais ce qui me réveilla finit par avoir lieu.
C’est ainsi que se passa le temps, lentement, s’il peut encore être question de temps : qu’en sais-je, moi ! Mais ce qui me réveilla finit par avoir lieu.


Trois fois des coups frappèrent à la porte, semblables au tonnerre, les voûtes retentirent et hurlèrent trois fois de suite: alors je m'approchai de la porte.
Trois fois des coups frappèrent à la porte, semblables au tonnerre, les voûtes retentirent et hurlèrent trois fois de suite : alors je m’approchai de la porte.


Alpa! m'écriais-je, qui porte sa cendre vers la montagne? Alpa! Alpa! qui porte sa cendre vers la montagne?
Alpa ! m’écriais-je, qui porte sa cendre vers la montagne ? Alpa ! Alpa ! qui porte sa cendre vers la montagne ?


Et je serrais la clef, et j'ébranlais la porte et je me perdais en efforts. Mais la porte ne s'ouvrait pas d'un doigt!
Et je serrais la clef, et j’ébranlais la porte et je me perdais en efforts. Mais la porte ne s’ouvrait pas d’un doigt !


Alors l'ouragan écarta avec violence les ailes de la porte: avec des sifflements et des cris aigus qui coupaient l'air, il me jeta un cercueil noir:
Alors l’ouragan écarta avec violence les ailes de la porte : avec des sifflements et des cris aigus qui coupaient l’air, il me jeta un cercueil noir :


Et, en sifflant et en hurlant, le cercueil se brisa et cracha mille éclats de rire.
Et, en sifflant et en hurlant, le cercueil se brisa et cracha mille éclats de rire.


Mille grimaces d'enfants, d'anges, de hiboux, de fous et de papillons énormes ricanaient à ma face et me persiflaient.
Mille grimaces d’enfants, d’anges, de hiboux, de fous et de papillons énormes ricanaient à ma face et me persiflaient.


Je m'en effrayais horriblement: je fus précipité à terre et je criais d'épouvante, comme jamais je n'avais crié.
Je m’en effrayais horriblement : je fus précipité à terre et je criais d’épouvante, comme jamais je n’avais crié.


Mais mon propre cri me réveilla: - et je revins à moi. -
Mais mon propre cri me réveilla : et je revins à moi.


Ainsi Zarathoustra raconta son rêve, puis il se tut: car il ne connaissait pas encore la signification de son rêve. Mais le disciple qu'il aimait le plus se leva vite, saisit la main de Zarathoustra et dit:
Ainsi Zarathoustra raconta son rêve, puis il se tut : car il ne connaissait pas encore la signification de son rêve. Mais le disciple qu’il aimait le plus se leva vite, saisit la main de Zarathoustra et dit :

Version du 22 septembre 2010 à 15:23

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C’est ainsi que se passa le temps, lentement, s’il peut encore être question de temps : qu’en sais-je, moi ! Mais ce qui me réveilla finit par avoir lieu.

Trois fois des coups frappèrent à la porte, semblables au tonnerre, les voûtes retentirent et hurlèrent trois fois de suite : alors je m’approchai de la porte.

Alpa ! m’écriais-je, qui porte sa cendre vers la montagne ? Alpa ! Alpa ! qui porte sa cendre vers la montagne ?

Et je serrais la clef, et j’ébranlais la porte et je me perdais en efforts. Mais la porte ne s’ouvrait pas d’un doigt !

Alors l’ouragan écarta avec violence les ailes de la porte : avec des sifflements et des cris aigus qui coupaient l’air, il me jeta un cercueil noir :

Et, en sifflant et en hurlant, le cercueil se brisa et cracha mille éclats de rire.

Mille grimaces d’enfants, d’anges, de hiboux, de fous et de papillons énormes ricanaient à ma face et me persiflaient.

Je m’en effrayais horriblement : je fus précipité à terre et je criais d’épouvante, comme jamais je n’avais crié.

Mais mon propre cri me réveilla : — et je revins à moi. —

Ainsi Zarathoustra raconta son rêve, puis il se tut : car il ne connaissait pas encore la signification de son rêve. Mais le disciple qu’il aimait le plus se leva vite, saisit la main de Zarathoustra et dit :