« Aux Poètes futurs » : différence entre les versions
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Poètes à venir, qui saurez tant de choses, |
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Et les direz sans doute en un verbe plus beau, |
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Portant plus loin que nous un plus large flambeau |
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Sur les suprêmes fins et les premières causes ; |
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Quand vos vers sacreront des pensers grandioses, |
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Depuis longtemps déjà nous serons au tombeau ; |
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Rien ne vivra de nous qu’un terne et froid lambeau |
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De notre œuvre enfouie avec nos lèvres closes. |
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Songez que nous chantions les fleurs et les amours |
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Dans un âge plein d’ombre, au mortel bruit des armes, |
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Pour des cœurs anxieux que ce bruit rendait sourds ; |
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Lors plaignez nos chansons, où tremblaient tant d’alarmes, |
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Vous qui, mieux écoutés, ferez en d’heureux jours |
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Sur de plus hauts objets des poèmes sans larmes.</poem> |
Version du 27 février 2011 à 22:40
Aux poètes futurs
Sonnet
Poètes à venir, qui saurez tant de choses,
Et les direz sans doute en un verbe plus beau,
Portant plus loin que nous un plus large flambeau
Sur les suprêmes fins et les premières causes ;
Quand vos vers sacreront des pensers grandioses,
Depuis longtemps déjà nous serons au tombeau ;
Rien ne vivra de nous qu’un terne et froid lambeau
De notre œuvre enfouie avec nos lèvres closes.
Songez que nous chantions les fleurs et les amours
Dans un âge plein d’ombre, au mortel bruit des armes,
Pour des cœurs anxieux que ce bruit rendait sourds ;
Lors plaignez nos chansons, où tremblaient tant d’alarmes,
Vous qui, mieux écoutés, ferez en d’heureux jours
Sur de plus hauts objets des poèmes sans larmes.